
total des dents variant conséquemment de 3î — 34- — 36 ou 38
selon les espèces, ou l’âge des individus.
Le crâne des Vespertilions est plus comprimé et plus alongé que
celui des Njc tic esf:^e plus d’alongement est dû principalement à la
longueur des maxillaires pourvus, selon les espèces, d’un plus grand
nombre dé faussés molaires; cette forme moins obtuse du museau,
produite aussi par le plus de compression du chanfrein qui est
moins plane en dessus, donne aux Vespertilions une physionomie
toute différente de celle des Nycticés ; l’étranglement aux arcades
zygomatiques n’est pas si fort et aussi marqué , et il n’existe point
desaillie proéminente qui, formant comme la continuation de la r-
rète coronale, s’élève an-dessus de la boîte cérébrale, comme nous
l’avons fait remarquer chez les Nycticés. Quant à la forme de la
boîte, celle-ci est plus ou moins élevée et bombée, ou un peu
plus plane selon les espèces, et sans que cette forme soit en
rapport constant avec celle des oreilles externes; elle n’influe
que sur l’élévation du crâne entre les conques auditives, et devient
alors seulement sensible, quand la tête est pourvue d’un pelage
long et touffu.
Les autres détails ostéologiques n’offrent point de différences entre
les Nycticés et les Vespertilions, et le squelette de ces derniers diffère
bien peu de celui du plus grand nombre des autres genres de
chéiroptères insectivores ; les doigts des ailes sont dépourvus d’ongles
, le pouce exepté qui est pourvu d’un ongle court ; le médius
a trois phalanges, l’annulaire et le petit doigt deux, et l’indicateur
une seulement ; la queue est invariablement toute comprise dans la
membrane interfémorale n’ayant, quelque fois, que la fine pointe
libre.
Les différentes espèces de vespertilions sont toutes, à quelque peu
d’exception près, pourvues comme les Rhinolophes et quelques
autres chéiroptères frugivores et insectivores, de glandes odorifères,
d’où paraît suinter, par des orifices presque impercetibles de la peau
une matière onctueuse d’une odeur pénétrante, plus ou moins
forte et désagréable suivant les espèces-, ces glandes qui ont différentes
formes et dimensions existent chez les deux sexes (i), et se trouvent
placées tantôt au devant des yeux , au dessus de cet organe ou
vers le muffle ; elles sont quelquefois très développées et recouvrent
une grande partie des côtés de la tête; ce sont elles qui produisent
chez certaines espèces de nos vespertilions d'Europe cette forte
odeur, si rebutante, par laquelle on peut reconnaître à une grande
distance les lieux de leur retraite. Nous avons déjà dit en parlant
des Rhinolophes et de quelques autres chéiroptères, que ces glandes
se trouvent indistinctement sur différentes parties du corps selon
les genres ou les espèces; que quelques unes sont même munies
d’un double appareil de sécrétion, l’un d’une matière onctueuse
comme le sont les glandes pubiennes des Rhinolophes, l’autre d’une
poussière colorée produite par le syphon ou la bourse du front de
quelques unes des espèces de ce genre, comme chez les Rhinolophes
nobilis, insignis et speoris. La nodule d’Europe dont l’odeur
est la plus forte et la plus rebutante de toutes nos espèces indigènes,
a le plus grand appareil sécréteurtj outre les deux glandes
du museau elle en a une seconde paire dans l’angle des deux
mâchoires qui distillent un onguent très pénétrant, et à la nuque
se trouve une grosse verrue glanduleuse. J’ai remarqué que ces
glandes sont plus compliqué selon les lieux qui servent de retraite
ou de séjour habituel aux espèces; lorsque celles-ci se choisissent
pour habitation des souterrains humides, ou que leur chasse habituelle
aux insectes les expose journellement aux émanations brumeuses des
eaux stagnantes, on trouve des glandes plus étendues ou plus compliquées
et leur odeur désagréable augmente d’intensité.
Les Vespertilions nous offrent encore un fait très remarquable
d’anomalie dans la reproduction ; quelques espèces mettent deux
petits au monde, quelques autres un seule, on assure meme que
cette portée varie, soit périodiquement soit accidentellement, car il
(]) Nous avons déjà fait remarquer au premier volume, à l’article des roussettes, que de
semblables glandes existent chez les mâles seulement de quelques clieirçtplères frugivores.