
expliquer les versions sous lesquelles le système dentaire a été présenté
par les Zoologistes ( i ).
Les Rhinolophes manquent d’os intermaxillaire réuni aux maxillaires;
cet os est remplacé chez les espèces pourvues d’incisives supérieures
par deux petites lames osseuses, plates, très-minces, divergentes
aux deux extrémités et se touchant vers le centre; ces
petites lames suspendues dans'le cartilage nasal portent chacune une
incisive, peu solidement affermie dans ces lamelles mobiles , et pouvant
tomber facilement par le plus léger effort; il parait cependant
qu’elles ne tombent point régulièrement et que lorsqu’un effort accidentel
les fait céder, elles repoussent, cap le plus grand nombre
des Rhinolophes pourvu de ces dents, en ont le plus souvent, dans
l’état adulte, et toujours dans le jeune âge; leurs incisives mobiles
n’étant point exposées à recevoir de lésion par le devéloppement de
dents contiguës , comme cela a lieu à la mâchoire inférieure des
M o lo s s e s , par le développement du talon des canines. Les espèces
qui manquent totalement de ces dents, en sont privées dans toutes les
périodes de l’âge par l’absence de lamelles intermaxillaires, remplacées
par un simple cartilage. Ce singulier appareil d’intermaxillaires
mobiles mis en action par des muscles releveurs et fléchisseurs donne
aux Rhinolophes la faculté de lever ou de baisser les incisives supérieures
. exemple très remarquable dé dents mobiles, dans la classe
des mammifères, et présentant certain degré d’analogie avec l’appareil
des serpens venimeux proprement dits : l’extrémité postérieure
du cartilage nasal et les deux lamelles osseuses sont suspendues à
l’extrémité antérieure du voiner; leur mouvement paraît dépendre
de l’organe de l’odorat très-subtile chez ces animaux, et dont il sera
fait mention dans la suite de cet article (2).
(1) Je ne sais, dit Mr. Geoffroy, où Illiger a trouvé , qu’ il y avait des Rhinolophes k 6
incisives inférieures : je puis assurer avec Mr. Geoffroy, que je ne leur en ai jamais vu que quatre.
On peut, il est v rai, se méprendre en les comptant, ces dents étant crénelées ou lobées, à
deux ou a trois lobes ou monticules.
(2) "Voyez la ferme de ces lamelles pl. 32 , fig. 15 ; elles ont cette forme chez toutes les espè*
ces , mais l’insertion des dents varie plus ou moins, ou bien celles-ci manquent totalement;
Les Rhinolophes n’ont point de fibula ; leur tibia est long et grêle,
aussi n’ont-ils aucun doigt, divisé ou opposable comme dans les
Molosses■ Le radius est fortement courbé et n’est accompagné que
d’un ulna grêle, court et rudimentaire. Le sternum est saillant en
angle ouvert et munilatéralement d’une apophyse épineuse. Les phalanges
des doigts de l'aile se rapportent pour le nombre à celles des
Nyctéres et des Taphiens. Le doigt indicateur en est privé et les
autres en ont deux ou trois, si l’on y comprend l’osselet du métacarpe.
La queue est longue, entièrement ou en partie embrassée
jusqu'à sa dernière articulation par la membrane inlerfémorale.
On a été long-temps dans le doute sur les fonctions qu’il faut attribuer
aux deux mamelons pubiens, placés au-dessus des os pubis;
quelques auteurs ont cru que ce pouvait être une seconde paire
de mamelles; Ruhl, Zoologisclie Beitrâge, page 63, en parlant du
petit fer-à-cheval ou notre Rhinolophus bihastatus, seule espèce
sur laquelle ces observations reposent, dit que ces mamelons du pubis
n’existent point chez les femelles âgées d’un an , on les remarque
à peine dans celles de deux ans, et ce n’ est qu’à l’âge de trois
ans que le mamelon est parfaitement développé. Kuhl a pu vérifier
par des observations fréquentes, que ce ne sont point des mamelles
proprement dites, puisqu’elles n’aboutissent point à des glandes, qui
servent à la sécrétion de la matière laiteuse ; elles conduisent, dit-
il, dans la cavité du bassin.
Curieux de vérifier ces observations faites par JBechstein, Geoffroy
et R u lil, j’ai soumis un grand nombre d'individus de plusieurs
espèces différentes ( i ) à l’examen de ces parties, et le résultat
m’a pleinement convaincu que ces mamelons ne servent en
aucune manière à la nutrition, ce sont des appendices d’où suinte
une matière onctueuse, fétide; cetappareil doit servir à augmenter
l’odeur désagréable que ces animaux exhalent, et paraît destiné aux
(1) Mes observations sont basées sur Rhinolophus , uni hast al us , affi,nis , nolihs , speoris et