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 l'adulte  d’un  pelage  long  et  touffu.  Le  bord  blanc  qui  entoure  la  
 conque  est  plus  large  et mieux  marqué;  la  tête  est  d’une  teinte  plus  
 claire,  souvent  blanchâtre;  lespinceaux  des  oreilles  sont  terminés  
 de  jauuâtre  et  les  moustaches  ont  un  plus  grand  nombre  de  poils  
 blancs.’ 
 La  robe  des  jeunes  de-  l’année  ne  m’est  pas  connue,  mais  j’ai  
 lieu  de  présumer  que  leur  pelage  doit  être  totalement  d’un  jaune  
 roussâtre;  car  le gris  et  le  jaune dominent  d’autant  plus  quand  l’individu  
 est  jeune,  tandis  que  ceux  plus  rapprochés  de  l’état  adulte  
 ont  une  robe  à  peu-près  noire,  dont  un  pouce  environ,  à  partir  
 du  bout  des  poils,  est  gris-jaunâtre. 
 .  L ’adulte  porte  en  longueur  totale  environ  4  pieds,  dont  la  queue  
 prend  20  pouces;  longueur  des ongles  7  lignes;  leur  largeur  est  de  
 4  lignes; distance du bord antérieur des yeux à  la pointe du nez  2 pouces  
 3 ou 4 lignes ;  longueur de la  touffe des  poils  aux  oreilles 2 pouces. 
 Synonymie.  Mr.  Raffles  a   décrit  celte  espèce  sur  un  individu  
 vivant  que  possédait  le  Major  Farquhar,  probablement  le  même  
 animal  qui  a  été  vu  vivant  par  Duvaucel  dans  la  ménagerie  du  
 gouverneur  général  de  l’Inde  à Barackpoor.  Raffles  en  fait  mention  
 sous  la  rubrique  vu erra  avec  un  signe de  doute,  voyez  Transact.  
 Linn.  societ.  vol.  i 3.  pag.  253.  J’en  fis  plus  tard  mention  dans  
 une  brochure  publiée  dans  le  Tijdschrift  sous  le  nom  d -a r c t i c t i s   
 p e n i c i l l a t a ,  changé  depuis  en  celui  D’ARCTiCTis  b in t u r o n g .  Fischer  
 Synops.  Mamm.  pag.  1S8.  —  Mr.  F.  Cuvier,  d’après  quelques  
 notes  fournies par Duvaucel,  range  notre  Binturong  dans  son  genre  
 Paradoxmus ,  dont  le Pougouné,  (la marte des palmiers de Buffon),  
 lui  sert  de  type.  Voyez  Mémoir.  du  mus.  vol.  g  pag.  4 1 avec  
 une  figure  sous  le  nom  de  p a r a d o x u r u s   a l b i f r o n s .  -Voyez  aussi  
 i c t id e s   a l b i f r o n s ,  Valence  Ann.  des  scien.  nat.  vol.  4-  p.  57. pl.  1 ;  
 unebonne  figure  avec  les  mâchoires  de  grandeur  n'aturelle.  —  
 F.  Cuv.'  dents  des  Mamm.  pag.  102,  no.  34  bis.  BINTURONG  NOIR,  
 Guv-  Mamm.  vol.  3 .  figure  très  exacte  du  vieux mâle; mais  donnée 
 erronément  par Mr. Cùvier;comme  espèce  distincte  de  son  b in t u r o n g   
 à   FRONT  BLANC;  une  figure  exacte  de  l’état  intermédiaire  ou  sémiadulte._ 
   Nous  donnons  ici  le  squelette  réduit  de  moitié  avec  la 
 tête  grandeur  naturelle  d’un sujet  sémi-adulte.  Nous  n’avons  pas vu  
 de  crâne  portant  la  crête  coronale ou  occipitale;  il me  paraît  même  
 assez  probable  quecette  espèce  n’en  est  pas  pourvue, même  à  l’état  
 d’extrême  vieillesse. 
 Patrie.  Le   Binturong  vit  solitaire  et  caché  dans  les forêts  vierges  
 de  Java  et  de  Sumatra;  l’espèce y  paraît  peu  nombreuse;  on  peut  
 même  la  considérer  comme  le  plus  rare  des  mammifères  de  ces  
 îles.  Nos  voyageurs  n’ont  rencontré  le  Binturong  que  dix  ou  douze  
 fois  dans  les  districts  les  plus  sauvages  des  forêts  en  montagnes  de  
 Java,  et  qu’une  seule-fois  pendant  les  excursions  qu’ils  ont  faites  à   
 Sumatra.  Ceux  qu’ils  ont  abattus  de  jour  se  trouvaient  sur  les  arbres, 
   dont  ils  parcourent  lentement  les  grosses  branches.  Le  major  
 anglais  Farquhar  en  a  trouvé  dans  les  parties  méridionales  de  la  
 presqu’île de Malacca ,  et l’on présume  qu’il  vit  également  à   Bornéo.  
 Il  grimpe  aux  arbres  dont  il  parcourt  les branches  en  s’aidant  dans  
 l’ascension  dè  sa  queue,  qui  est  fortement  préhensile.  Son  allure  
 est  très-lente,  à   pas  comptéspendant  le  jour  il  se  tient  caché,  
 assoupi,  souvent  blotti  dans  l’épaisseur  du  feuillage  à   l’enfourchure  
 des branches, où  il  se  roule  en  boule le  corps  couvert  par  la  queue.  
 Son  régime  parait  être  omnivore;  les  plantes,  les  fruits  et  la  chair  
 forment  sa  nourriture;  les  insulaires  assurent  quil  se  nourrit  en  
 grande  partie  de  la  canne  de  sucre,  dont  on  le  dit  très-friand. 
 Le Musée  des  Pays-Bas  possède  plusieurs  individus montés  et  des  
 squelettes  des  deux  îles  mentionnées;  les  sujets  sont dans  les  livrées  
 différentes  ainsi  que  danà  celles  de  passage  de  l’une  à  1 autre;  ils  
 servent  de preuve  évidente  pour  constater  l identité  des  deux  especes  
 nominales,'  qui  ont  été  basées  uniquement  sur  la  coloration  différente  
 du  pelage.