
A juger d’après le grand nombre de sujets que j’ai pu examiner ,
il m’a paru qu’il existe de-légères nuances locales dans la couleur
du pelage; les mâles des contrées tempérées et froides o.nÉ les parties
supérieures d’un ton gris très-foncé et les femelles d’un rous-
sâtre assez v if, tandis que les sujets du midi de l’Europe, ceux d’E gypte
et même ceux du Cap de Bonne Espérance ont des teintes
plus claires, cendrées dans le mâle, et d’un roussâtre-clair dans la
femelle. Mr. Lichtenstein m’a envoyé sous le nom de Rhinolophus
lïbanoticus deux sujets, mâle et femelle , que d’après tous les caractères
extérieurs et ostéologiques, je dois considérer comme appartenant
à cette espèce , dont j ’ai reçu des individus absolument semblables
d’Italie , d’Égypte et du Cap de B. E. Les jeunes à l’âge
moyen, envoyés de ces contrées,ressemblënt exactement aux individus
dans cet âge, pris en Europe.
Synonymie. R hinolobhus unihastatus. Geoffi Ann. du M u sée,
vol. 20 pag. 2Î>7 article très-exactement discuté avec une figure
de la tête, reproduite ici. C’est le Rhinolophe que Kuhl indique
sous le nom de Grosse Hufeisenflugmaus , qu’il dit ne pas
exister en Allemagne, quoiqu’on l’y trouve. C’est le grand-fer-à-
cheval deDaubenton, Mémoires de FAcadém. des sciences, année
1759, confondu plus tard par Linné avec le petit fer-à-cheval
sous le nom de ferrum equinum.
Patrie. On trouve l ’espèce dans quelques parties de l’Europe ,
particulièrement dans le midi; aussi dans les contrées septentrionales
et méridionales d’Afrique. Le plus grand nombre des sujets
que j’ai reçus, a été pris dans les ruines du vieux château de
Heidelberg.
On trouve dans le Musée des Pays-Bas plusieurs individus et
des squelettes des sujets d’Europe et d’Afrique.
RHINOLOPHE NIPPON. — RHINOLOPHUS NIPPON.
Ce rhinolophe trouvé en plusieurs exemplaires dans les collections
reçues depuis peu du Japon, est un peu plus fort dans toutes ses
dimensions que le Rhinolophe unifer d’Europe; ses membranes du
vol sont développées mais pas en raison du volume du corps; la
queue est totalement enveloppée dans la grande . membrane interfémorale
coupée horizontalement ; cette queue est plus longue que la
moitié de la longueur de l’antibrachium: oreilles grandes, longues,
terminées en pointe; du lobe grand et large du fer à cheval, qui
est entouré de deux membranes, naît le socle profondément creusé
en gouttière par devant et s’élévant en pointe obtuse; le fer de lance
est simple , formé d’une membrane unique, longue et pointue,
toute couverte de poils longs. Une seule verrue garnit toute la lèvre
inférieure. Dents incisives supérieures trés-écartées, placées aux angles
du cartilage mobile; les quatre inférieures sont entassées et trilobées
; seulement quatre molaires supérieures par l’absence totale de
la petite fausse molaire.
Pelage très-long et soyeux; oreilles nues, mais leur lobe poilu à sa
base. L e mâle brun terre-d’ombre ; la femelle d’un roux feuille morte.
Toutes les parties supérieures dans le mâle sont brunes, mais la
base des poils est d’un cendré-blanchâtre, ce qui fait paraître ces parties
sous une teinte brune-cendrée; en dessous les poils sont cendrés
à leur base et bruns à leur extrême pointe.
L a femelle a toutes les parties supérieures d’un roux-terne couleur
de feuille-morte, mais la base des poils est blanchâtre; en dessous
elle est blanchâtre à pointe extrême du pelage légèrement nuancée
de roux. Les membranes du mâle ont une teinte brune, celles de
la femelle ont une légère nuance roussâtre.
Ce rhinolophe nouveau porte en longueur totale 4 pouces, dont
la queue prend 1 pouce; anlibrachium 2 pouces 1 ligne; envergure
t2 pouces.
Ce rhinolophe diffère constamment de notre unifer d’Europe par