sette intermédiaire, que cette espèce ne lui est connue que par
ma description. Je dois donc conclure que ce naturaliste n’a pas
lu cet article jusqu’au bout; car j’y dis, que les deux individus du
musée des Pays-Bas et deux autres du musée de Paris ont été rapportés
par Mr. Dussumier de Calcutta et offert par lui à ces deux
établissentens. Il me parait maintenant prouvé que l ’Edwardsii de
Mr. le professeur Geoffroy est un sujet moins développé ou plus
jeune que ceux sur lesquels mon article de Vintermédiaire a été
établi: peut-être même qu’il s’en trouve de plus grands; car la
taille et l’envergure, ni aucune mesure, pas même celle de l’anti-
brachium qui est encore moins sujet à l’anomalie que toutes les autres
dimensions et dont j’ai le premier recommandé l’emploi, ne
peuvent servir de moyen pour distinguer les espèces, vu que la d ifférence
d’envergure est le plus souvent très marquée, surtout chez les grandes
espèces. Il faut aussi se défier de la forme sous laquelle se présente
l’interfémorale dans les sujets montés, chez tous les chéiroptères,
particulièrement chez les espèces sans queue ou qui ont la
queue courte ; le défaut d’attention et de soin du préparateur peut
fournir ample matière à l’erreur, et est souvent cause que l ’inter-
fémorale,étant mal ajustée , tendue outre mesure ou fixée en laissant
trop d’ampleur à la peau et de jeu au rétrécissement, il se fait
que, par la déssication, celte membrane très extensible mais aussi
très rétractile, prend une forme actificielle, souvent très disparate
de la forme naturelle.
Les sujets rapportés de Madagascar; dont j’ai été à même de voir
et d’acquérir un assez grand nombre, ne diffèrent de ceux de Calcutta
, de Pondichéry et de Ceylon que par leur face un peu plus
noire, et par une légère teinte orangée sur la nuque et aux côtés
du cou.
Un opuscule publié très récemment par Mr. le Major Sykes , sous le
titre catalogue des animaux de Dukhun dans les Indesorientales,
fait aussi mention de cette espèce du médius ouEdwardsii, en ces termes.
Cette espèce, dit-il, est très abondante dans l’Inde. Ou trouve des
variétés tellement nombreuses dans la coloration du pelage chez les
differens individus d’une même troupe, qu’on serait tenté de supposer,
qu’elle se compose de deux ou trois espèces, si la grande'partie
des individus ne ressemblait exactement au Pteropus médius de
Mr. Temminck; ce qui fait que je ne me crois pas en droit de former
une espèce nouvelle de ce cheiroptère de Dukhun. Les seules
personnes qui mangent la chair de cette roussette sont les natifs
portugais, mais je puis certifier que la chair de ces animaux est délicate,
etsansaucune saveur desagréable. J’ai pris les dimensions d’individus
plus grands que la roussette édule de Java, de 24 ponces
6 lignes en longueur totale. Cette espèce est désignée par les Mah-
rattes de Dukhun sous le nom de FFurbagool.
Patrie. L ’Edwards est répandu dans toute l’Inde, à Ceylon et à
Madagascar.
ROUSSETTE FUNÈBRE. — PTEROPUS FUNEREUS.
Portrait de la tête, pl. 35 , jig . 4-
Seulement un peu plus petite dans toutes ses dimensions que Ve~
dulis; mais très bien caractérisée par sa tête beaucoup plus petite,
remarquablement grêle relativement aux autres parties du corps,
à museau plus fluet et plus comprimé que chez la roussette édule (1) ;
oreilles proportionellement plus longues et plus pointues et la membrane
interfémorale plus découpée et par là moins large que chez
les deux espèces ci-dessus mentionnées. Ces indications peuvent servir
de moyen pour distinguer notre roussette funèbre de ces deux
autres espèces de grande taille qu’il est si facile de confondre, attendu
surtout que les teintes du pelage, très variables chez toutes
les espèces du genre, ne permettent pas qu’on puisse faire usage des
(1) On peut apprécier cette différence très caractéristique au moyen des deux figurés' représentées
planche 35 , fig. 1 et iig. 4 ; toutes deux dessinées sur le vivant et sur des sujets
parfaitement adultes. Cette différence est. aussi très marquée dans les crânes de deux sujets
adultes.