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 âge  avancé,  sans même  laisser  de  trace  alvéolaire;  il  existe  à la  mâchoire  
 inférieure  une  très  petite  fausse-molaire,  paraissant  à  peine  
 hors  des  gencives  et  sans  aucune  fonction ;  son  usure  provient  de  
 l’action  ou  du  frottement  opéré  par  la  canine  supérieure. 
 Nombre  total  des  dents,  dans  la  première  période  de  l’âge  32;  
 dans  l’état  normal  ou  adulte? 28,  et  dans  la  vieillesse  26.  Le premier  
 dénombrement  par  l’existence  de  quatre  dents  incisives  à  chaque  
 mâchoire;  le  dernier  par  la  chute  des  deux  petites  incisives  inférieures  
 qui  existent  dans  l’état  normal. 
 La  forme  totale  du  crâne  du  Cephalote  se  rapproche  le  plus  de  
 celui  de toutes les Roussettes  (Pteropus);  mais  il  existe  une  différence  
 notable  non seulement  avec  les  Roussettes,  mais  aussi  avec  les  Pa-  
 chysomes  et  la  h a r p ie ,  même  avec  tous  les  autres  chéiroptères  
 connus,  dans  l’appareil  remarquable  qui  remplace  l’intermaxillaire  
 et  dont  les  Rkinolophes  fournissent  un  autre  exemple  d’organisation  
 anomale toute particulière.  Le  Céphalote  a  l’intermaxillaire représenté  
 par  deux  petits  osselets  détachés des maxillaires  et  portant  chacun  
 une  petite  dent;  ces  osselets  styliformes  courbés  à  peu-près  en  S  
 sont  longs  de  trois  lignes,  déprimés,  réunis  à  l’extrémité  des  os  
 des  narines  par  un  cartilage  vers  l’origine  des  dents;  leur  charnière  
 mobile  donne  à  ses  osselets  et  par  conséquent  à  la  dent  dont  elles  
 ■ »sont  armées,  la  faculté  de  se  mouvoir  en  avant  et  en  arrière  à  
 peu-près  de  la même  manière  que  les  incisives  mobiles  des  Rhino-  
 lophes  agissent  de haut en bas:  ce  fait  nouveau  dans  les  annales  des  
 sciences  établit  un-second  exemple,  très  remarquable,  d’incisives  
 mobiles  dans  la  classe des  mammifères. 
 Cette  anomalie  dans  l’intermaxillaire  que je  viens  de  constater  sur  
 plus  de  vingt  sujets  en  chair  et  dans  tous  les  âges,  n’est  pas  la  
 seule qu’on  remarque  dans  ce  singulier  genre  de  la  famille  des  chéiroptères; 
   outre  la  forme  très  particulière  de  l’enveloppe  cutanée  
 dont  il  sera  fait mention  plus  bas,  Mr.  Geoffroy  a  fait  observer  dans  
 le  squelette,  que  le  Ce'phalote manque  d’ongle  au  doigt  indicateur, 
 et  cet  ongle manque  seul ;  son  absence  n’a  point  entrainé  celle  de  la  
 phalange  onguéale  qui  est  complète  comme  chez  les Roussettes.  Le  
 reste de  la  charpente osseuse ne diffère presque pas  de  celle  des Roussettes; 
   le  fibula  manque;  on  compte  quatorze  côtes  larges  et  très  
 rapprochées;  la  Harpie  n’en  offre  que  treize  de  très grêles,  et  c’est  
 encore  là  une  des  disparitées  entre  ces  deux  chéiroptères  réunis  
 primitivement  en  un  même  genre. 
 L ’odeur  que  le  Céphalote  exhale  est très  forte  et  désagréable ;  elle  
 est  probablement  produite  par  les  sécrétions  des  deux  fortes  glandes  
 des  joues,  dont  la moitié  supérieure recouverte  par  la  peau,  est  d’un  
 beau  rouge. 
 Les  formes  extérieures  offrent  aussi  un  caractère  très marquant :  
 les  ailes  ne  naissent pas  dès  flancs  comme  chez  le  plus  grand  nombre  
 des  chéiroptères  ou  bien  un  peu  au  dessus  du  dos  à  mi-coté,  
 comme  c’est  le  cas  chez  deux  ou trois  espèces  de  Roussettes,  mais  
 le  derme  s’étend  d’une  seule  pièce  sur  tout  le  corps  de  l’animal,  
 qu’il  enveloppe  complètement  comme  un  manteau;  il  est  assujeti  
 seulement,  le  long  de  l’epine  dorsale,  par  un  tégument  diaphane  
 adhérant  à  la  peau  du  corps,  et  large  environ  d’une  ligne.  L a   
 moitié du pouce se trouve engagée dans la membrane  pollicaire  comme  
 chez  la  Harpie  et  tous  les  Pachysomes,  et  diffèrent  par  ce  caractère  
 des  Roussettes  qui  ont  tout  le  pouce  libre.  La  membrane  
 des  ailes  prend  son  attache  aux  pieds  à hauteur  des  os  métatarsiens,  
 et  ne  recouvre  pas  ces  os  ni  quelques  doigts,  comme  nous  l’avons  
 fait  observer dans la Harpie.  Les  doigts sont  totalement libres comme  
 chez  les  Roussettes.  Outre  les  faibles  soutiens  du  cartilage  au  calcanéum  
 ,  la membrane interfémorale  est maintenue à  la  queue quelle  
 enveloppe  à  moitié,  par  une  bride  tendineuse,  qui  trouve  attache  à  
 l’origine  des métatarsiens. 
 Ce  genre  n’offre,  comme  le  précédent,  qu’une  seule  espèce  connue. 
   Nous  avons  dit  que  ces deux  espèces,  qu’il  convient  de  séparer  
 et  qui  sont  caractérisées  par  des  formes  très  disparates ,  avaient  été  
 réunies primitivement  par  Geoffroy;  leur  séparation,  sanctionnée  par 
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