
mêmes fins que les siphons ou les glandes odorifères observées dans
plusieurs espèces de Chéiroptères (1).
On a avancé que l’or.eille des Rhinolophes n’a rien qui puisse
suppléer au défaut d’oreillon ou de tragus; cette assertion est exacte
relativement à quelques espèces; toutes celles à feuille nasale simple
et transversale, classées dans la i e section de ce genre, n’ont
point d’oreillon, ou bien cet organe est à peine développé; leur
oreille est droite sans tragus, ni lobe bien marqué; mais toutes
les espèces à feuille nasale compliquée ou en forme de fer de lance,
dont je forme la 2« section , portent un lobe inférieur, transversal,
plus ou moins distinct, détaché de l’oreille par une échancrure
plus ou moins grande et servant à fermer cet organe d’une manière
plus complète que ne pourrait le faire toute autre espèce
d'appareil; ce lobe est même extraordinairement développé dans
quelques espèces des Indes, particulièrement dans les Rhinolophes
trefflé, deuil et euryote, très-distinct dans notre Rhinolophe bi-fer
d’Europe, moins apparent et seulement indiqué dans notre Rhinolophe
uni-fer. L e Rhinolophe diadème de la 2e section en
fournit plus ou moins quelque apparence, aussi est-il pourvu d’une
seconde feuille nasale transversale, il est vrai, mais un peu élevée
au centre.
L ’organe de l’odorat présente une complication dont les genres
N jd o p h ilé , Nyclère et Mégaderme fournissent le même exemple
( 2). Les chambres nasales ne s’étendent point au-delà des premières
molaires, elles sont renflées et globuleuses; l’entrée des narines existe
par devant et au-dessous; c’est une large ouverture que termine
l’intermaxillaire réduit à deux lames, qui obéissent aux mouve-
(1) Voyez Monographie vol. 1 pag. 200; Ces siphons existent dans le sexe masculin
seulement, chez le plus grand nombre des Molosses , chez plusieurs Cheir. frugivores , dans
quelques Phyllostomes et chez le mâle des Rhino/ophus speorr's et nobilis.
(a) M. Geoffroy faisant mention de cet organe ne cite point les Nyctères qui ont absolument
la même complication dans cet organe, mais il indique les Phyllostomes qui se rapprochent
, il est vrais des Rhinolophe , par les follécules en fer de lance ; mais dont le museau
n’est pas chargé de membranes qui forment bordure.
mens des levres : celles-ci, (jue leur renflement élève à la hauteur
du chanfrein, laissent entr’elles et les chambres nasales un vide
au fond duquel, et comme dans un entonnoir,sont les deux ouvertures
des narines; un repli du derme protégé et garnit l’entonnoir
et forme une conque. Ce repli s étend au-devant des narines en
fer à cheval ,d’ou les Rhinolophes d’Europe en avaient pris le nom ,
et il se détache et séleve en arrière en folécule de forme différente
selon les espèces. .
L ’épaisseur des lèvres résulte d’un agrerégat de fibres musculaires
qui sont serrées les unes sur les autres et opposées dans leur direction.
Les lamelles intermaxillaires ou bien le simple cartilage qui
en tient lieu, sont mis en mouvement par ces fibres et obéissent à
toutes les vibrations de l’organe de l’odorat.
Il résulte des observations faites jusqu’à ce jour, que les especes
du genre Rhinolophe n ont point encore été trouvées en Amérique
et que l’Océanie n’en a pas encore fourni ; les îles de la Sonde
l’Inde, l’Asie, l ’Afrique et l ’Europe offrent les types de cette coupe'
générique.
Les Rhinolophes vivent une grande partie de l’année réunis en
bandes de plusieurs centaines d’individus des deux sexes, soit dans
les immenses cavernes, les vieilles bâtisses ou dans les troncs énormes
d arbres vermoulus des forêts vierges; passé le temps de l’accouple-
mçnt et lorsque les femelles sont pleines, celles-ci s’éloignent des
mâles, s’établissent, plusieurs réunies, dans des cavernes séparées, et
vaquent en société de leurs compagnes aux soins de la nutrition des
deux petits qu’elle mettentau monde;les mâles, de leur côté, vivent
alors ensemble, la famille ne reprend ses habitudes sociales que lorsque
les jeunes sont en état de pourvoir à leur subsistance. J’ai lieu de
supposer qu’une séparation pareille des sexes a lieu chez le plus
grand nombre des Chéiroptères, et que les jeunes de l’année se
retirent en des lieux séparés. Par cette manière de vivre se trouverait
expliqué lefait assez curieux, que j'ai eu lieu d’observer dans
tous les envois de Chéiroptères rassemblés en masse par nos voyageurs;