
n u s , et les insulaires prétendent qu’il se nourrit comme cet ours
et comme les sangliers de la canne de sucre dont ces animaux
font une grande destruction. L e Major Farquhar a trouvé le
Binlurong dans la presqu’île de Malacca, ce qui fait présumer
qu’on le trouvera également dans les parties roontueuses et boisées
de l’intérieur de Bornéo, où nos voyageurs naturalistes n’ont pu
jusqu’à présent étendre leurs recherches.
On n’en connaît jusqu’ici qu’une seule espèce, dont on a formé
dans les catalogues méthodiques deux espèces distinctes. Arctictes
niger et albifrons. Le Paradoxurus aureus de Cuvier et Desmar.
Mamm. pag. 54o , sp. 836, que Fischer Mamm.pag. i 5 8 , sp. 2.
s'est empressé de ranger dans le genre arctictes, ne peut-être classé
provisoirement dans l’ un ni dans l’autre groupe, basé comme il
l’est jusqu’ici sur la dépouille d’un très jeune individu, qu’on peut
conjecturer être à peine âgé d’un ou de deux mois c’est peut-être
le jeune de quelques espèce de paradoxure dont l ’adulte n’est pas
encore connu, ou qui l’est déjà, sans qu’on ait connaissance de la
robe que porte le jeune. 11 paraît donc mieux vu, de laisser provisoirement
celte citation parmi celles douteuses, en attendant que
nous puissons obtenir des données plus certaines sur l’espèce à laquelle
elle doit appartenir; car, dans l'établissement des espèces il
vaut mieux ne rien hasarder sur des données encore incomplètes,
en ne classant pas comme espèce distincte un animal observé seulement
sur la dépouille d’un sujet très jeune, dont on ne sait encore
rien sur l’état parfait.
ARCTICTE BINTURONG. — ARCTICTIS BINTURONG.
Planche 62. Squelette réduit de § et crâne gr. nat.
Taille beaucoup plus forte que la Civette, (viverra civetta), ou
à peu près de la grandeur du blaireau, et sans que la queue y soit
comprise; queue de la longueur du corps et moitié de la tête ;
très épaisse à sa base et terminée en pointe; pieds et doigts courts;
ongles crochus, très rétractiles et en lames comprimées; talon des
pieds postérieurs couvert de rugosités; museau long; oreilles pointues,
terminées par un pinceau de poils très-longs.
Le pelage est touffu, serré, rude et très-long partout, excepté à
la tête où il est ras; le feutre est court et serré, d’un jaune rous-
sâtre dans l’adulte et noir dans les jeunes; le poil soyeux de ceux-ci
a trois pouces, celui des vieux a jusqu’à quatre pouces et demi de
longueur.
Le mâle adulte est d’un noir plein partout, excepté a la face qui
est grise, le bord extérieur des oreilles qui est blanchâtre et la
ligne moyenne du ventre dont la teinte est d’un gris-roussâtre. La
queue est large et grosse à la base, et finit en pointe; elle est entièrement
couverte de pods longs et rudes; toute la plante des pieds
est garnie d’une peau épaisse et le talon est couvert d aspérités très
rudes. Les pinceaux de poils soyeux qui terminent les oreilles sont
plus longs que la conque et terminés en pointe. On trouve des
sujets adultes à pelage noir, mais dont la fine pointe des poils est
jaunâtre. L a tête jusqu’aux oreilles est couverte d’un poil court,
gris-noirâtre; les rangées supérieures des longues moustaches ainsi
que le pinceau au dessus des yeux sont noirs, mais celles de
dessous sont d’un blanc pur.
La femelle est toujours moins noire que le mâle, le bout des
poils étant constamment grisâtre; il paraît qu’elle n’a pas la queue
aussi grosse que le mâle, et le front est plus blanchâtre. Les
jeunes, jusqu’à un âge assez avancé, même lorsqu’ils ont atteint
plus des deux tiers de leur grandeur habituelle, diffèrent des individus
parfaitement adultes, par une teinte grise-jaunâtre répandue
sur toute la robe; cette différence est produite par la couleur de
l’extrémité des poils, qui est d’un gris plus ou moins roussâtre,
tandis que leur moitié inférieure est noire comme dans les adultes
; cette coloration des poils produit un mélange irrégulier de