
 
		POISSONS  
 Après  de  longues  recherches,  j'aL  trouvé  ([ue  le  moins  
 mauvais  de  ces  caractères  est  encore  celui  (lu'onl  employé  
 Rai  et Artedi,  tiré  del à  nature  des  premiers  rayons  
 delà  dorsale  et  de  l'anale.  On  divise  ainsi  les poissons  ordinaires  
 en  MALACOPTÉRYGIENS,  (lont  tous  les rayons  sont  
 mous,  excepté  quelquefois  le  premier  de  la  dorsale  ou  
 des  pectorales,  et  en  ACANTHOPTÉRYGIENS  ,  qui  ont  toujours  
 la  première  portion  de  la  dorsale,  ou  la  première  
 dorsale  quand  il  y  en  a  deux,  soutenue  par  des  rayons  
 épineux,  et  oii  l'anale  en  a  aussi  quelques-uns  et  les  ventrales  
 au  moins  chacune  un.  
 r.es  premiers  peuvent  être  subdivisés  sans  inconvéniens  
 d'après  la  position  de  leurs  ventrales,  tantôt  situées  
 en  arrière  de  l'abdomen,  tantôt  suspendues  à  l'appareil  
 de  l'épaule  ,  ou  enfin  manquant  tout-à-fajt.  
 On  arrive  ainsi  aux  trois  ordres  des  MALACOPTÉUYGIENS  
 ABDOMINAUX,  SUBBRACHIENS  et  APODES,  lesquels  comprennent  
 chacun  quelques  familles  naturelles  que  nous  
 exposerons;  le  premier  est  surtout  fort  nombreux.  
 Mais  cette  base  de  division  est  absolument  impraticable  
 avec  les  ACANTHOPTÉRYGIENS,  et  le  pi-oblème  d'y  établir  
 d'autre  subdivision  que  les familles naturelles,  m'est,  
 jusqu'à  ce jour ,  resté  insoluble.  Heureusement  (jue  plusieurs  
 de  cesííimilles  offrent  des  caractères  presque  aussi  
 EN  GÉNÉRAL.  
 précis  que  ceux  que  l'on  pourrait  donner  à de  véritables  
 ordres.  
 Au  reste  on  ne  peut  assigner  aux  familles  des  poissons  
 des rangs  aussi  marqués  cjua  celles  des mammifères,  par  
 exemple. Ainsi les Chondroptérygiens  tiennent  d'une  part  
 aux  reptiles  parles  organes  des  sens,  et  même  par  ceux  
 de  la  génération  de  quelques-uns;  ils  tiennent  aux  mollusques  
 et  aux  vers  par  l'imperfection  du  squelette  de  
 quelques  autres.  
 Quant  aux  poissons ordinaires,  si  quelque  système  se  
 trouve  plus  développé  dans  les  uns  que  dans  les  autres,  
 il  n'en  résulte  aucune  prééminence  assez  marquée  ni  
 assez  influente  sur  l'ensemble,  pour  qu'on  soit  obhgéde  
 la  consulter  dans  l'arrangement  méthodique.  
 Nous  traiterons  donc  successivement  de  ces  deux  séries, 
   en  commençant  par  la  plus  nombreuse,  celle  des  
 poissons  ordinaires,  et  dans  celle-là même  nous  commencerons  
 par  l'ordre  le  plus  riche  en  genres  et  en  espèces.