un Océan bien plus vaste que l’Océan
actue l, sur les plateaux élevés de l’A byssinie
et de l’Asie centrale. C’est
sous ce point de vue que la mesure
des hauteurs du globe, jusqu’ici calculées
dans leurs rapports avec les
propriétés de l ’atmosphère ou la géographie
bo tanique, acquiert une nouvelle
et plus grande importance. Elle
servira à déterminer où furent les
sources des diverses espèces d’Hom-
mes, non que ces sources aient pu
naître sur le comble aride ou glacé de
ces hauteurs mêmes, mais vers des
rivages qui durent être ceux de nombreux
archipels sous la forme desquels
les montagnes se montrèrent d’abord.
Delà ce respect religieux que les
Hommes conservèrent si long-temps
pour les monts dont les racines les
avaient vus se développer, et qui, par
leur é lévation , durent plus d’une
fois servir d’asile à nos aïeux contre
des inondations désastreuses d’autant
plus fréquentes , que la surface du
globe se trouvait comme en litige
entre l’Aride et la Mer qui se balançait
sans que de vastes continens
en restreignissent les ravages. Nous
voyons les cérémonies primitives exercées
sur les montagnes ; on s’y rendait
pour invoquer les Dieux, et toutes les
superstitions continuèrent de s’y pratiquer,
quand les Hommes confondus,
oublièrent quelle était l’o rigine de
leur respect universel pour les lieux
d’où ils étaient descendus. On crut
que ce respect venait de ce que les
sommets étaient plus voisins de la Divinité
, supposée habiter Je ciel ; peut