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qui pourrait deviner, à qui importe-
t-il de connaître combien il y a , par
exemple, d’Araucanos ou de Malais P
On ignore le nombre o de lieues carrées
de surface que peuplent les premiers
dans l’Amérique méridionale, et le
nombre des îles occupées par les seconds
dans la Polynésie et la mer du
Sud ! On ne citerait pas trois Etats en
Europe où la population soit exactement
connue ; nous avons ailleurs
prouvé que le roi d Espagne ne sait
pas, à cinq ou six cent mille âmes
près , le nombre des habitans de ses
provinces de Galice , d’Estremadure ,
et de Valence*, et l’on vient nous
faire des romans numériques sur d’im-
* Guide du Voyageur en Espagne, p. 642;
et Résumé géographique de la péninsule Ibérique
, p. 272.
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rnenses régions aux trois quarts désertes
et sauvages, où les Etats ne
connaissent positivement pas leurs
propres limites, et dont 1 etendue en
surface ne peut être évaluée que sur
des cartes géographiques remplies de
lacunes, quand elles ne le sont pas de
détails à-peu-près imaginaires ! Le président
des États-Unis et celui de la
Colombie ignorent combien leurs républiques
naissantes contiennent précisément
de citoyens, et l’on s’extasie
dans l’Ancien Continent sur la précision
d’une statistique du Nouveau-
Monde, où non-seulement on nous
indique ce qui y existe d’indigènes ou
d’étrangers, mais encore, à un homme
près, combien il s’en trouve qui parlent
telle ou telle langue et qui professent
telle ou telle religion! Les lecteurs