naissent en foule et viennent adoucir
des moeurs grossières : partout l’anthropophagie
disparaît où le Fer se montre;
les villages se multiplient et deviennent
des villes , en se couvrant de
boulevards ; les temples, les sépulcres,
les édifices publics acquièrent
une imposante solidité. Les besoins
multipliés, avec de nouveaux moyens
d’y satisfaire, contribuent bientôt à
l’enrichissement des langues , qui
dès-1 ors acquièrent leur génie respectif,
et dont la diversité sur la terre
autorise à penser qu elles étaient dans
l’imperfection, quand les races se séparèrent
des souches spécifiques. Cette
séparation eut probablement lieu vers
l’époque où l’art de bâtir était déjà
porté au plus haut point de perfection,
ce que semblerait indiquer l’his-
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io ir e d e l à c o n fu s io n d e s la n g u e s , placée
au même temps que celle de la
tour de Babel, première des grandes
constructions dont il soit parlé, et que
nous savons maintenant s’être élevée
en Nubie, où se trouve la véritable
plaine de Sennaar *. L’art de peindre la
parole est découvert bien plus tard,
il commence par des caractères hiéroglyphiques
imparfaits , mais qui dénotent
l’antériorité de la peinture.
Il est probable que la mise en oeuvre
des métaux, et notamment du Fer,
avait contribué à l’établissement de
puissans Etats où la civilisation était
parvenue à un très haut degré de développement,
et où les sciences même
furent en honneur durant bien des siècles
, long-temps avant qu’on eût ima-
* V o y e z t. 1 , p . 181 et 212.