plus complet que celui que peuvent
recevoir les petits du reste des Animaux*
ceux-ci ne demeurant que peu
de temps auprès de leur mère , s’en séparent
avant que les liens de famille
aient pu se resserrer. Mais il n’en est
pas de même des enfans : avant l’âge
de puberté, les malheureux courraient
risque de mourir de faim ou detre dévorés
par le moindre des Carnivores, si
leurs parens les abandonnaient, et
durant les années qui s’écoulent entre
la naissance et la possibilité de l’émancipation,
les membres de la famille
ont le temps de s’attacher les uns aux
autres. (2)
Il ne serait cependant résulté de
cette dépendance mutuelle et prolongée
que des habitudes peu enracinées,
ainsi qu’il arrive parmi les Campagnols,
les Caribous, les Marsouins et autres
mammifères qu’on dit vivre dans une
sorte d’état social, parce qu’ils se réunissent
en troupes pour voyager. On
eut vu les diverses espèces du genre
humain former tout au plus des bandes
errantes et peu nombreuses, où
chaque individu , ne connaissant de loi
que celle du plus fort, ayant une certaine
propension à opprimer ses semblables,
pouvait à chaque instant devenir
la cause d’une dispersion sans
retour.
Quelle que soit l’époque où les
Hommes aient paru sur la terre, ils y
furent portés par leurs grossiers besoins
à s y tout disputer, depuis leur
proie jusqu’à la possession d’une femelle.
Dans la perpétuité de leur penchant
amoureux, qui n’est pas res