core, et jouit; il approche davantage,
il se brûle, et recule plus que jamais
épouvanté : de nouvelles expériences
le familiarisent enfin avec l’élément
inconnu qui, pour lui, produit à-la-
fois des voluptés et des douleurs ; il a
déjà contemplé son Dieu dans, le buis *
son ardent. Mais le feu s’est éteint, et
l’Homme le pleure ; inquiet, agité,
craignant de l’avoir à jamais perdu,
car sa source est dans le ciel ou sur
des sommets inaccessibles, il n’ose
espérer de l’en voir de nouveau descendre
; il erre autour des cratères, le
long des bois détruits, dans l’espoir
de recueillir quelque étincelle : il compare
déjà la sensation qu’il éprouvait,
en s’en approchant, à celle qu’il ressent
quand les rayons du soleil vivifiant
le réchauffent; il ne doute plus
que cet astre et le feu ne soient le
même être : le Sabisme ne tardera
point à sanctifier les étoiles. Cependant
l’éclair brille de nouveau, et le tonnerre
gronde ; ses carreaux ont reproduit
le feu dans le branchage; celui
qui brille et disparaît, qui réchauffe,
mais qui brûle, Osiris, Adonis, en un
mot, la D iv in it é , quelque nom qu’on
lui donne, est retrouvée : la tempête
sera désormais sa voix redoutable, elle
avertira l’Homme de sa venue, et les
terreurs surnaturelles sont entrées dans
le coeur de nos aïeux. Le foyer domestique,
autel révéré, s’élève au milieu
d’eux; il y devient le centre de la famille
qui ne s’en éloignera plus ; on y
conservera religieusement le feu d’ori"
gine céleste, et dont le culte, venu
d’en haut, précède tous les autres