dans nos colonies. Parmi le grand
nombre de ces malheureux que nous
avons eu occasion d’y voir, parmi
ceux même que nous avouerons y
avoir possédés , et dont nous essayâmes
d’adoucir l’infortune , nous
avons reconnus de tels rapports, qu’il
nous est impossible d’admettre entre
eux des distinctions de races. Il y
existe à la vérité des variétés qui
pourraient paraître dans certains cas ,
et au premier coup-d’oeil, presque des
espèces ; mais nous doutons que, d’après
un examen scrupuleux, on puisse
même, de passages en passages, parvenir
à fixer d’une manière satisfaisante
les limites caractéristiques de
ces variétés.
L’Afrique fut jusqu’ici la patrie ex-
clusive de l’espèce Ethiopienne (4).
Elle y occupe une vaste étendue de
côtes le long de l’Océan, où le golfe
de Guinée forme un enfoncement considérable
, depuis le fleuve du Sénégal
(5) par le seizième ou dix-septième
degré nord, jusque par la hauteur de
l’île Sainte-Hélène $ c’est-à-dire sous le
quinzième ou seizième degré sud; on
voit que sur ce rivage occidental, elle
ne sort guère des tropiques. Elle paraît
n’en pas sortir non plus sur la rive
opposée, où les habitans de ce qu’on
nomme Gafrerie propre, le long de la
côte du Natal, appartiennent à une
espèce d’Hommes très différente. A
l’ouest, les Foulis sur les bords de la
rivière de Gambie, déjà un peu croisés
avec les Maures ; les Ghioîofs ou Iolofs,
très noirs, grands et forts ; les Sou-
sous de Sierra-Leone ; les Mandings