ration fit sur le parlement anglais plus d’impression
que cette singulière philosophie qui, en
s’appitoyant sur le sort des Noirs, applaudissait à
tous les excès de la révolution française..... Si
l’on avait bien consulté les véritables intérêts de
l’humanité , puisqu’il est impossible d’empêcher
les peuplades nègres de se faire la guerre et d’immoler
les captifs qu’ils ne peuvent vendre, il
eût été plus humain de s’en tenir aux anciennes
ordonnances de nos rois , aux ordonnances de
Louis XIII et de Louis XIV, qui avaient prescrit
quels étaient la quantité des personnes qui
devaient composer les équipages et le nombre
d’hommes qu’on embarquerait.... Mais cessons
d’outrager par des déclamations, les rois dont la
France vénère la mémoire et celui dont là tombe
est à peine fermée : au traité de Vienne la traite
a été abolie ; mais nos négociateurs étaient trop
instruits pour l’abolir immédiatement. Sa Majesté
Louis XV III exigea que ce commerce fût libre
en France pendant cinq années. Eh quoi! vous
voudriez que Louis XVIII eût proclamé que
ses sujets feraient pendant cinq ans un commerce
que l’humanité réprouverait !.... Si vous
voulez qu’on ait en horreur la traite des Noirs,
cherchez à empêcher les récits des voyageurs.
S il faut les en croire, les Nègres sont plus malheureux
dans leurs pays que s’ils étaient captifs •
ils sont égorgés quand ils ne peuvent être vendus
à des Européens. Quand ils sont entre les mains
de ceux-ci , ils reçoivent les traitemens d’un
maître qui a intérêt à les conserver ; ils reçoivent
les secours de la religion qui apprend à
l’Homme à trouver des consolations dans quelque
condition que le sort l’ait placé ; voilà ce
qui doit vous prouver qu’on ne doit pas aggraver
la législation touchant la traite.... Les Anglais
seuls sont véritablement intéressés dans ce com-
meice. Sachez qu ils font les fonds des arméniens
et les assurances. Dites-nous ce que sont devenus
les esclaves qu’ils ont trouvés à bord des bâti-
mens qu’ils ont saisis? ils sont au service de l’Angleterre
j quelquefois ils ont été mis en apprentissage,
et ils peuplent leurs colonies. On devait
naturellement s’attendre, d’après l’indignation
que l’Angleterre témoigne contre la traite, que
ces nègres auraient été rendus à leur patrie. Il
n en est pas ainsi, l’Angleterre se les attribue.
Il est vrai que par une espèce de subterfuge très
commun dans sa politique, ce n’est pas en toute