et les Mantchoux. C’est chercher des traits de
consanguinité plus loin que la pointe des cheveux,
et nous ne saurions admettre de tels
rapports , pour établir l’identité de race. Du
reste, il ne paraît pas qu’on ait jamais accusé
les Araucanos d’anthropophagie, ni d’offrir des
sacrifices humains à la divinité, traits caractéristiques
des Océaniens. Ils tuent, à la vérité,
sans pitié les Espagnols qu’ils surprennent 5 mais
c’est probablement parce qu’ils se souviennent
que les Espagnols furent les aggresseurs , en venant
égorger leurs pères au nom du Dieu des
chrétiens.
(2) «Les Botocudos, souvent presque blancs,
ressemblent plus à la race Mongole que les
autres Indiens. Quand le jeune homme.de cette
nation, qui m’a accompagné, vit des Chinois à
Rio-Janeiro , il les appela ses oncles ». (Auguste
Saint-Hilaire, Mèm. du Mus., t. ix , 1823.)
(3) Notre savant correspondant, M. le chevalier
de Langsdorf, conseiller d’Etat de l’empereur
de Russie, consul-général au Brésil pour
S. M. Nicolas, vient d’entreprendre un important
voyage, dont la relation jettera un grand jour sur
l’histoire des espèces et des races humàines dans
l’Amérique méridionale. Cet illustre naturaliste
nous écrit, qu’avec de grands bateaux qu’il a fait
construire , il s’embarque sur la rivière appelée
Tiété, dans la province de Saint-Paul. Cette
rivière le conduit au Parana, d’où , s’enfonçant
dans le Rio-Pardo, affluent de ce grand cours
d’eau, et le remontant jusqu’à ses sources,
il fera ensuite transporter par terre, durant
quelques lieues , ses embarcations jusqu’au point
où la rivière Tacuari, qui se jette dans le
Paraguay, devient navigable 5 quand il sera parvenu
dans le lit de cet immense fleuve, l’un des
plus considérables du inonde , il ne le quittera
plus qu’il n’en ait atteint les dernières eaux ; et
là , recommençant son portage, il cherchera
l’origine de quelque grand tributaire du fleuve
des Amazones, pour terminer son expédition à
Para. Nul homme n’aura conséquemment parcouru,
dans l’intérieur des terres , une aussi
prodigiedse étendue de pays , à travers une plus
grande variété de climats et de sites divers, où
n’ont pénétré que peu ou point d’Européens. Les
naturels se montreront à M. Langsdorf dans
leur état primitif, sans alliance de sang ou de
croyances portugaises et espagnoles. Comme cet
il. 3