§. V.
De lJimportance des secours que
rhistoire naturelle de F Homme
peut tirer des recherches philologiques
et statistiques.
On a pensé que l’étude approfondie
et la comparaison minutieuse des langues
fournissaient des moyens con-
cluans pour reconnaître les espèces
du genre humain chez les peuples qui,
dans leur origine, appartinrent respectivement
à ces espèces. Quelque
dispersion et quelque mélange que les
Hommes eussent subis, on essaya de
les suivre à la trace en se servant,
comme du fil d’Ariane, de mots et de
constructions de phrases qui seraient
demeurés des choses communes chez
toutes leurs ramifications. Nous ne
prétendons point nier l’importance de
pareilles recherches dont les résultats
nous paraissent plus propres à jeter
quelque jour sur l’histoire politique
des nations que sur l’histoire naturelle
des espèces, choses qu’il ne faut ni
confondre ni regarder comme identiques.
Les premiers idiomes purent, à la
vérité, être légèrement dissemblables
selon chaque espèce d’Hommes. L’implantation
verticale ou proclive des
dents aux mâchoires, l’épaisseur de la
langue , la grosseur des lèvres, la
contexture plus ou moins élargie de
la glotte, même la forme aplatie ou
saillante du nez, devaient chez elle permettre
ou proscrire rla formation de différons sons. Les Ethiopiens qui ont