se inculpation la mémoire sacrée de
son vénérable modèle. Les écrivains
les plus illustres ont en France fulminé
contre les horreurs de la traite. En
1774 seulement, les Quakers de Pen-
sylvanie donnèrent l’exemple de son
abolition, après 1 avoir censurée en
Angleterre dès 1727. Ce fut une grande
victoire de la religion sur la cupidité
humaine; mais elle ne fut pas due au
catholicisme. Les Anglais avec le Da-
nemarck, également hérétiques, imitèrent
les Quakers , et défendirent la
traite sur les côtes d Afrique; cependant
les premiers oublièrent en même
temps d’abolir la presse , genre de
traite qui s’exerce sur les Blancs mêmes
des ports de l’empire britannique. Les
Anglais oublièrent aussi de rendre la
liberté aux esclaves dont le trafic, déciaré
illicite, avait rempli leurs colonies
; et maintenant qu’ils viennent d’assimiler
cet infâme négoce à la piraterie,
il n’est pas certain, quoi qu’en puissent
dire leurs journalistes, qu’ils rendent
à leur patrie les infortunés qu’ils
prennent à bord des pirates capturés.
L’influence de l’Angleterre, sous la
forme d’une concession faite aux lumières
du siècle , paraît avoir exigé
l’abolition de la traite dans les nouvelles
lois françb aises J: mais comme le
Portugal et l’Espagne continuent à
l’exercer publiquement, des armateurs
anglais et français se la permettent
sans scrupule sous le pavillon
de leurs alliés respectifs; on y
prend seulement cette précaution de
plus, que les Négriers ont à bord
comme des cercueils où sont enfermés