giné l’écriture; les traditions étant
alors orales et les générations ne se
pouvant mettre en contact à de grandes
distances de temps par des signes
conservateurs du discours, l’histoire
de ces empires et leurs corps de doctrine
devinrent nécessairement mythologiques
, quand la plus grande
partie ne s’en perdit pas. Les Hommes
purent donc se civiliser, quoique leur
intelligence n’eut point encore trouvé
ce grand élément de perfectibilité qui
paraît être l’un de ses caractères distinctifs,
et qui consiste à savoir figurer
la parole. « Cette faculté de représenter
des idées générales par des
signes ou images particulières qu’on
leur associe, aide, dit M. Cuvier*, à
s’en rappeler une quantité immense,
* Règne A n im a l, t. i , p . 5 i .
et f o u rn it a u r a i s o n n em e n t , ainsi qu’à
l’imagination , d’innombrables matériaux
, et aux individus, des moyens
de communication qui font participer
toute l’espèce à l’expérience de chacun
d’eux, en sorte que leurs connaissances
peuvent s’élever indéfiniment par la
suite des siècles. »
L’écriture trouvée, la véritable histoire
commence; le passé raconté à-
peu-près tel qu’il fu t, est mis à profit
et devient la leçon, trop souvent négligée,
du présent et de l’avenir; l’é tude
des sciences fait naître la philosophie
dont les erreurs même préparent
le règne de la sagesse pour l’exercice
du raisonnement.
On pourrait ajouter un cinquième
Age à ceux dont la mythologie vient
de nous faire reconnaître les traces ;