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7 millions. On ne peut estimer le Canada anglais,
la Nouvelle-Ecosse, et autres dépendances,
qu’à un million. B este donc encore à trouver
i 5 à 16 millions parmi les Sauvages de l’intérieur
et du nord-ouest. Il est donc évident que
l’Amérique tout entière n’a pas 5o millions d’ha-
bitans : on serait plus près de la vérité, en ne
mettant que 4o millions». ( Géographie universelle,
t. i , p. 529 et suiv.)
M. Malte-Brun écrivait ces excellens passages
en 1816. Depuis cette époque, les Etats-Unis
d’Amérique ont vu s’accroître le nombre de leurs
citoyens. La véritable liberté, l’égalité dont l’empire
est si bien affermi chez les citoyens du plus
heureux despays de la terre, ont appelé sous leur
égide les victimes de toutes les persécutions politiques
de l’ancien monde ; et au moins trois millions
d’habitans de plus vivent heureux ou n’existaient
naguère que des forets et des marais déserts.
Le Brésil constitutionnel voit aussi sa population
s’accroître avec rapidité. Mais ces améliorations
11’ont presque rien changé aux résultats des calculs
du savant géographe que nous venons de
citer. L’anarchie de Cuba, le fer meurtrier de
Morillo , et autres Pizarres , Almagres ou Cavra
L HOMME. 2 1 3
ia-1 de ce siècle $ enfin les guerres sanglantes qui
ont ruiné les parties méridionales du continent
Américain , ont contrebalancé les acquisitions du
nord. On peut donc avec une sorte de confiance
adopter le résumé suivant de M. Malte-Brun :
a L’Europe peut avoir 170 millions d’habitans.
L’Asie, avec toutes les îles du grand Océan (ou
la cinquième partie du monde), peut être portée
à 360 millions. Nous laisserons généreusement à
l’Afrique ses 90 millions, et à L’Amérique 5o
millions. L’espèce humaine, dans son ensemble ,
11’aura donc que 670 millions d’individus, au lieu
d’un milliard.» (Loc. c it .,p . 53i.) On pourra
bientôt rayer deux ou trois millions de Grecs de
ce calcul, si la politique des princes chrétiens
ne se lasse d’abandonner ces infortunés aux pals,
aux cimeterres et aux cordons dont use si largement
l’un des Empereurs légitimes de cette Europe,
où quelques bonnes gens imaginent que la
masse est digne de la liberté.
Nous devons signaler comme une des singularités
de l’esprit humain qu’il s’est trouvé chez
l’espèce Japétique, des penseurs convaincus que
la terre, avec son i ,4oo,ooo myriamètres carrés
de surface était déjà trop peuplée pour la com^-