comme clés bêtes féroces. Tous les
voyâgeurs s’accordent à dire qu’ayant
d’être corrompus par leurs communications
avec les Européens, qui les
ont rendus querelleurs et cruels, les
Gafres étaient un peuple hospitalier,
bon et affable, qui accueillait amicalement
les malheureux jetés par le
naufrage sur les côtes de leur pays, et
leur donnait des guides pour les conduire
à plusieurs centaines de milles,
aux comptoirs des Blancs. Quelques
naufragés n’ont pas éprouvé une réception
aussi bienveillante; cependant
on a vu des exemples récens qui prouvent
que l’humanité n’est pas bannie
du coeur des Gafres qui habitent sur
les bords de la mer. Dans leurs guerres
avec les colons du Cap, guerres
désastreuses causées par les instigalions
de quelques mauvais sujets, par
1 arrogance des Blancs, par leur abus
de la force, par leurs fraudes dans le
trafic, les Coussas ont montré un ressentiment
profond des injures qu’ils
avaient reçues ; mais rien n’a été plus
facile que de traiter avec eux, en invoquant
leur équité naturelle. Le droit
du plus fort ne règne pas chez eux; il
n’est permis à personne d’être son
propre juge, excepté le cas où un
homme surprend sa femme en adultère.
»
«Beaucoup plus éloignés de l’état de
nature que les Coussas, les Betjouanas
connaissent Fart de la dissimulation,
et savent ménager avec adresse leurs
intérêts personnels. M. Lichteinstein
observe que souvent l’expression de
leurs yeux et le mouvement de leur