bouche annoncent l’Homme dont la
sensibilité est déjà active sans être encore
raffinée. Avides d’instruction, ils
accablent les étrangers de questions.
La facilité de leur mémoire se manifeste
par la promptitude avec laquelle
ils retiennent les mots hollandais, et
même des phrases entières qu’ils prononcent
beaucoup mieux que les Hottentots
dans la colonie du Gap. La
langue des Cafres est sonore, riche
en voyelles et en aspirations, bien accentuée
et très douce ; elle a , moins
fréquemment que celles des Hottentots
et des Boschismens, ces claquemens de
la voix qui font paraître ces dernières
si étranges; on ne les a pas remarqués
chez les Betjouanas. Ils croient à une
intelligence suprême et indivisible ;
ils ne l’adorent pas, ne la représentent
point par des figures et ne la placent
pas dans les corps célestes. Ils ont des
devins qui, chez les Betjouanas, président
à des sortes de cérémonies religieuses
(2) ; leur chef est le premier
personnage après le roi. Ces cérémonies
sont principalement la circonei
sion des enfans mâles, la consécration
des bestiaux et la prédiction de l’avenir.
Iis ne connaissent pas l’écriture; leur
arithmétique se borne à l’addition; ils
comptent sur leurs doigts, et manquent
de signes pour les dizaines. »
La construction de leurs maisons *
et de leurs enclos les distingue avantageusement
des autres peuples de
l’Afrique méridionale. Ces maisons
sont généralement circulaires : la distribution
en est bien entendue ; l’intérieur
est frais et aéré; elles sont en-
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