contrer nulle parties moindres indices
de ses débris; on dirait que son orgu
e il, blessé de ne point retrouver
dans les fastes du Vieux-Monde des
fragmens de ses premiers pères, a voulu
triompher de l’oubli par les monu-
mens de ses mains. Les- pyramides
sont peut-être l’ouvrage d’un peuple
aussi avancé que nous dans les sciences
naturelles, et qui étant humilié de ne
v o ir , dans aucun site calcaire, des
témoins qui pussent attester l’antiquité
de son origine, voulut survivre par
un souvenir monumental, aux grandes
révolutions physiques qui pouvaient
subitement changer tout l’ordre des
choses contemporain. »*
On ne saurait conséquemment au-
* Voyage aux quatre îles des mers dJAfrique
t. î , p. 210.
jourd hui douter que le genre humain
ne soit moderne sur la terre, en comparaison
des autres Créatures , encore
que la plupart de ses espèces y soient
très anciennes ; et nous disons la p lu part,
car il est probable que toutes ne
datent pas de la même époque. Le
degré de civilisation ou de barbarie
de chacune d’elles peut fournir d’assez
exactes données pour établir la proportion
comparative des degrés d’antiquité.
Dans l’état de nature, singulièrement
sauvages, sans arts, à peine familiarisés
avec le fe u , les Australasiens,
habitans d’une terre basse, et, selon
toute apparence, récemment exondée,
ne sauraient remonter aux temps où
les Arabes et les premiers Scythes,
par exemple, étaient circonscrits par