de ce quelle serait largement compensée
par la multiplication des Hommes
sur mille autres points de 1 univers,
Buffon ne la veut pas admettre;
il dit judicieusement dans son histoire
du Lion : «L’espèce humaine, au lieu
d’avoir souffert une diminution considérable
depuis le temps des Romains
(comme bien des gens le prétendent),
s’est au contraire augmentée ^étendue
et plus nombreusement répandue,
même dans les contrées comme la Ly-
bie, où la puissance del’Honmie parait
avoir été plus grande dans ce temps ,
qui était à-peu-près le siècle de Carthage,
qu’elle ne l’est dans le siècle
présent de Tunis'et d Alger.*» LAmé-
rique affranchie, sans avoir influé en
* Edition de Verdière, t. x x i , p. 82.
moins sur la population de l’Europe,
aux dépens de laquelle nous voyons
la sienne se grossir de jour en jour,
possède plus d’habitans depuis sa découverte,
qu elle ne nourrissait d’indigènes,
et que n’en purent égorger ses
barbares conquérans. Elle en possède
certainement plus qu’il ne s’en trouvait
dans notre Europe et dans l’Afrique
romaine, à l’époque où l’auteur
de l’Esprit des Lois suppose, par esprit
de système, avoir existé la plus
forte population de l’univers.
Buffon, que nous aimons tant à
citer lorsqu’il demeure à sa propre
hauteur, Buffon, dans ses Tables de
probabilité, pour la durée de la vie
humaine, fit à notre histoire physique
la seule application des chiffres qui
lui puisse convenir. Cet homme, si
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