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de les reconnaître pour leur progéniture
; mais que, justement révoltés de
la plus insultante des oppressions,
ces enfans du malheur osent s’apercevoir
qu’ils sont aussi des Hommes et
réclamer leurs droits naturels, ils deviennent
des fils révoltés dignes des
supplices réservés aux parricides; les
verges déchirantes, les couperets, les
roues, les potences »et les bûchers
punissent leur généreuse indignation ;
leurs pères blancs deviennent leurs
bourreaux!!....
Soit par suite de leur conformation
organique, soit parce que nulle base
de civilisation convenable au degré de
leurs facultés morales ne leur fut encore
donnée, on ne saurait nier que
les Ethiopiens paraissent, quand on
les considère dans l’état d’abjection où
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nous les avons réduits , être fort inférieurs
aux Hommes d’espèces Japétique,
Arabique, Hindoue et Sinique , sous
les rapports de l’intellect et de la sociabilité.
En général paresseux , impré-
voyans , ne tirant nulle expérience du
passé, et comme sans mémoire , dédaignant,
pour ainsi dire, de penser,
ayant peu de besoins que la nature ne
leur fournisse les moyens de satisfaire
sans efforts, ils vivent ordinairement
dans un état précaire qui n’est
pas celui du Sauvage, mais qui n’est
pas non plus une civilisation. Sans
croyance religieuse ni culte, car le
fétichisme n’est ni l’une ni l’autre, ils
attribuent des propriétés surnaturelles
a la plupart des objets qui frappent
leur attention. Ceux-ci vénèrent un
Serpent ou tout autre animal, ceux-là