leurs privations, ont adopte les vête-
rnens et les étoffes des peuples Européens
avec lesquels le commerce les
avait mis en rapport. Ils aiment la
musique, mais une musique sauvage
qu’ils font en chantant en parties et
passablement d’accord, au son d’in-
strumens imparfaits marquant exactement
la mesure. Ils aiment aussi passionnément
la danse par laquelle ils
représentent , avec une révoltante
naïveté, des scènes lubriques.
Les Ethiopiennes passent pour très
lascives, ou plutôt elles paraissent
ignorer qu’on puisse repousser les sollicitations
d’un homme, surtout lorsqu’il
est blanc (3) ; elles sont toujours
prêtes à se donner, même sans que
l’idée de le faire devant plusieurs témoins
paraisse leur répugner beaucoup,
à moins que la crainte ne les
retienne. Cependant il est quelques
nations Nègres où une sorte d’état social
ordonne la fidélité des Femmes envers
les Maris , et où l’on punit l’adultère,
en enterrant tout vifs les deux
coupables. Les Nègres passent pour
ne pas vivre aussi long-temps que les
autres Hommes, et pour être décrépits
dès soixante ans, même lorsqu’en
liberté ils goûtent, dans une patrie, le
genre de bonheur domestique dont il
leur est donné de jouir. Leurs cheveux
laineux blanchissent plus tard
néanmoins que dans les espèces Léio-
triques.
C’est à tort qu’011 a regardé comme
appartenant à des espèces distinctes,
des esclaves provenus de diverses peuplades
Éthiopiennes et transportés