tait donné à tous les autres animaux de
le faire; la forme des mains surtout,
fut chez lu i, ainsi que nous l’avons
dit plus haut, un puissant moyen de régularisation
pour le jugement; mais ces
mains, auxquelles Helvétius attachait
trop d’importance, n’en faisaient guère
qu’un genre entre les Singes, et le
mettaient simplement sur la ligne des
Orangs. Ce fut le mécanisme de l’organe
d’où proviennent ses facultés vocales,
qui compléta l’Homme, et qui
commanda son éléyation dans la Nature
: seul dans le sein de cette mère
féconde, il lui était donné d’articuler
des mots; et, dès que chaque couple
ou chaque famille se fut fait un vocabulaire
quelconque, le genre humain put
aspirer à commander dans l’univers.*
* Voyez note 6 du $ i , t. i , p. Sj.
Cependant l’Homme et la Femme
marchaient appariés, bientôt suivis
d’enfans imitateurs armés pour la défense
commune, ou pour attaquer les
bêtes sauvages, vêtus des dépouilles
sanglantes de celles-ci, et parlant une
ébauche de langage, qu’ils n’étaient
encore que des brutes farouches. Le
genre humain se montrait, sur la face
entière du globe, ce que nous le voyons
maintenant encore sur les côtes de la
Nouvelle-Hollande, et ce que demeurent
les espèces Mélanienne et Austra-
lasienne. Il n’était pas même à la hauteur
du Hottentot; et tel fut cet Etat
de Nature tant vanté que la civilisation
aurait perverti, selon J.-J. Rousseau!
Les données manquent pour établir
quelle pût être la durée de temps pendant
laquelle nos premiers pères vagué