rent dans cette condition sauvage ou
Fanthropopliagie était un goût universel
; c’est ce que les poètes ont appelé
F A ge d ’G r (3). L’Homme y fût sans
doute éternellement demeuré, si quelque
grand évènement, indépendant de
sa volonté qui n’était pas alors sans
bornes, n’eût déterminé le perfectionnement
de son existence.
Ici commence F A ge d ’A rgent où le
véritable état social va remplacer la
simple association de famille, association
qui n’était guère analogue qu’à celle
des bandes, où, comme chez les Onagres
et les Grues ,1e plus ancien ouvre la
marche, sans exercer d’autre influence
sur ses pareils que celle d’un guide
éclairé par une plus longue expérience
des dangers de la terre ou des chemins
de l’air. Des traditions mythologiques
permettent dès-lors de reconnaître
quelques linéamens d’histoire. Cette
seconde époque date de la découverte
du feu, source féconde de vie, d’intelligence
et de maux.
La foudre a frappé le plus grand
arbre des forêts primitives ; un cratère
a vomi des laves sur la végétation dont
se paraient les flancs d’une montagne;
la flamme dévorante jaillit, et porte au
loin le ravage. Troublé dans sa bauge
nocturne, l’Homme fuit à la lueur d’un
jour inconnu ; et ce n’est qu’après bien
des incendies, qu’il ose de loin contempler
la majesté du spectacle. Mais
enfin il distingue que de tels embrase-
mens ont un terme; il en veut connaître
les limites fumantes; et, s’en
approchant, il éprouve qu’une chaleur
bienfaisante en émane; il approche en