cultes., ou plutôt en est la source : avec
lui s’établit la société sur des fonde-
mens indestructibles, dont la propriété
sera le plus essentiel. L’Homme d’abord
n’avait été que le plus misérable des
êtres , trouvant dans sa propre faiblesse
les causes d’une industrie portée
tout au plus à l’invention des moyens
de défense et d’attaque ; mais seul il a
osé se familiariser avec les clartés ardentes
à l’aspect desquelles fuient encore
tous les animaux sauvages, et que
les animaux domestiques, qui ne s’en
effraient plus, ne sauraient cependant
entretenir. Ses yeux sont dessillés, le
souffle de vie est empreint sur sa face :
de là ces théogonies où nous voyons le
genre humain représenté par une statue
de boue , mais devenant semblable
aux Dieux, dès qu'un rayon de feu ,
conséquemment de la Divinité même,
vient l’animer, en tempérant ses mi
sères.
Peut-être quelques hommes plus
hardis, et qui, avant les autres, avaient
essayé d’allumer du feu, s’en étaient
voulu réserver l’usage, et profitaient
de la supériorité qu’ils en avaient obtenue
pour dominer le vulgaire d’alors.
Pontifes jaloux de la divinité qu’ils tenaient
captive, ils s’établirent sur leurs
grossiers contemporains les interprètes
des volontés qu’ils lui prêtaient ; aussi
la théocratie fut-elle partout le premier
mode de gouvernement. Cette théocratie
primitive dura exclusivement
jusqu’à la révolution dont l’histoire de
Pr ométhée perpétue le souvenir. Si ce
Proinéthée n’est pas celui q u i, parmi
les Hommes, osa le premier s’appro