fois sur les mêmes choses, pour se les inculquer,
il les sait mieux, quand sa mémoire est parvenue
à se les approprier ; et de là ces habitudes, qu’on
a très à propos appelées une seconde nature, mais
qu’on a eu tort de regarder comme déterminées
uniquement par l’instinct. »
(3) Hésiode nous paraît être le premier qui ait
célébré ces temps fortunés «où les Hommes, à ce
qu’il dit, vivaient avec les dieux». Les Livres
sacrés ne parlent pas textuellement de l’Age d’Or $
mais on y voit, comme chez Hésiode, qu’avant
le déluge, Elohë ou JElohim, c’est-à-dire Dieu
ou les Dieux , vivait ou vivaient assez familière-'
ment avec les patriarches, et que cet Age d ’Or
sous-entendu fut perverti, quand les enfans des
Dieux eurent pris certaines privautés avec les
filles des Hommes. ( Voyez $ 11, t. 1, p. 65, et
§ iv, t. n ,p . 190.)
(4) Pallas a trouvé, en Sibérie, des travaux
très considérables qui attestent l’antique existence
de peuples qui ont disparu , dont les noms
même ne sont pas parvenus jusqu’à nous , et
desquels les outils , conservés dans les galeries
de mines, ne sont jamais en Fer. Dans les tourbières
et autres lieux du nord de la France ou
de l’Irlande , qui renferment des débris de Boeufs
et de Cerfs perdus, entre lesquels on prétend
avoir trouvé des traces de l’existence de l’Homme,
on n’a pas découvert une lame d’épée, une
hache, ou autre fragment, qui ne fût en Cuivre.
Les plus anciens témoignages de l’industrie humaine
naissante consistent ailleurs dans des outils
faits de pierres j et les Hommes que nous appelons
encore Sauvages ne s’élèvent même pas jusque-là ;
ils attaquent ou se défendent avec des armes
grossières, ou n’entrent de métaux que ceux que
nous leur avons portés.
(5) Hérodote (lib. n ) dit que, dans le mode
d’embaumement le plus dispendieux, on faisait,
pour retirer les intestins du corps,une incision avec
une pierre d’Ethiopie. Cette pierre d’Ethiopie était
ce meme Basalte quelesGuanches employaient au
meme usage, et dont ils façonnaient des couteaux
appelés pour ouvrir les cadavres. (Essai
sur les îles Fortunées., p. 76.) Quand Dieu commande
à Josué (chap. v, v. 2) de circoncire les
hommes de son peuple qui n’avaient pu l’être en
EgyPle> Parce qu’ils n’étaient pas nés quand leurs
pères en sortirent, il spécifie la pierre tranchante,
cultros lapideos. — Nous avions déjà remarqué
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