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a se haïr plus qu’ils ne le font déjà,
ïl ne recule que d’un degré l’universel
cousinage; car toutes les espèces possibles
n’en sortirent pas moins du sein
de la bienfaisante nature. Que, fécondée
par le Créateur, cette Eve éternelle
ait produit a -la -fo is , ou l ’une
après 1 a u tre , une première famille
humaine ou quinze, les enfans qui
perpétuent ces familles en seront-ils
moins frères en Dieu?.... D ’un pôle à
1 autre, les Hommes ne seraient jamais
que des rameaux d un même tronc.
« Ainsi, c ’est aux naturalistes qu’on
devra les preuves physiques de cette
vérité morale, que l’ignorance et la
tyrannie ont si souvent méconnue,j
et q u e , depuis si long-temps, les Européens
outragent lorsqu’ils achètent
leurs frères pour les soumettre, sans
relâche, à un travail sans salaire, pour
es mêler à leurs troupeaux, et s’en
former une propriété dans laquelle
il n’y a de légitime que la haine vouée
par les esclaves à leurs oppresseurs,
et les imprécations adressées au Cie l,
par ces malheureux, contre tant de
barbarie et d ’impunité. »*
Qu on cesse donc de faire venir
d un point perdu de la Mésopotamie,
et con tre l’esprit de la révélation même,
l ’Américain, l’Hyperboréen, le Pata-
g o n , ou le Mélanien crépu de la terre
de Van-Diémen; encore une fo is , re connaissons
en sûreté de conscience
que chaque Adam dut avoir son b e r ceau
particulier, et recherchons quels
purent etre les divers points de départ
Vicq-d Azyr, Eloge de Buffon } édition de
Verdière, t. I , p. lxvij.