5 4 l ’h o m m e .
natale , attacher à la glèbe étrangère,
déchirer par l’écourge, et faire expirer
à la peine, pour tirer de leur sueur
du sucre et du café. Les bourreaux
qui prirent la plume pour justifier ces
horribles pratiques, avancèrent que
le Noir était né stupide. Quelle preuve
a-t-on jamais fournie à l’appui d’une
telle assertion? la stupidité et l’ignorance
des infortunés que dévorent nos
colonies ? mais quel être humain n’eût
été abruti par la manière dont on y
traite ces malheureux? les Nègres sont-
ils donc les seuls que l’esclavage dégrade,
et n’a-t-on pas vu des nations
Blanches, courbées sous son joug honteux,
tomber du faîte de la gloire au
dernier degré de l’avilissement et de
la corruption, en moins d’un dixième
de siècle.
l ’h o m m e . 0k 0r'
Ceux-là qui, parmi l’espèce Japéti-
que, soutiendront avec le plus d’opiniâtreté
que le genre humain est sorti
d’un même pè re , sont précisément
ceux qui prétendent que la traite des
Nègres se peut tolérer sous l’empire
d’une croyance consolatrice où tous
les hommes sont considérés comme
égaux devant la divinité. Il n’est sorte
d’argumens calomnieux qu’on n’ait
employés pour faire adopter cette abomination
, et d’injures qu’on n’ait prodiguées
à quiconque l’attaqua. On a
osé donner un sens dérisoire au nom
de philanthrope, et représenter le
vertueux Las Casas comme le promoteur
d’un genre de commerce dont
s’indignait ce saint prélat. Un père de
l’église de notre âge, le vertueux évêque
Grégoire, a vengé d’une si odieu