cher de l’incendie, pour en dérober
des braises, afin d’animer la statue de
boue, il dut être quelqu’un des détenteurs
du feu, qui eut l’imprudence
ou la magnanimité d’en répandre
la connaissance chez les familles qu’on
prétendait tenir dans une obscurité
physique et morale. Ceux dont la possession
d’un secret si important faisait
comme les confidens d’un Dieu
redoutable, se vengèrent en enchaînant
Prométhée sur ce Caucase où son
indiscrétion devint l’aurore de la civilisation
occidentale du triple continent.
Nous ne tenterons pas d’évaluer
pendant combien de siècles les Hommes
, rapprochés par l’usage et le culte
du feu, vécurent dans l’enfance de
l’état social, auquel manquait, pour se
p e r f e c tio n n e r , u n é lém e n t n o n m o in s
essentiel, la connaissance et l’emploi
des métaux. Toujours réduits à se façonner
des instrumens en bois ou en î>
pierre, leur industrie ne pouvait se
développer ,* il ne leur était pas encore
possible d’élever des monumens capables
de braver les siècles et de perpétuer
leur souvenir. Les guerres n’étaien t
que des attaques tumultueuses de famille
à famille, de tribu à tribu, insuffisantes
pour influer sur le sort des
espèces entières ; la force individuelle
seule assurait alors le succès du moment,
sans établir le droit de conquête.
Durant l’Age d’Argent, le genre humain
était donc ce que, vers la fin du siècle
dernier, les navigateurs européens
trouvèrent les Neptuniens des archipels
de la mer du Sud, séparés du ber