dans Haïti; ils se sont redressés, ils se
sont fait une patrie, ils y ont prouvé
que pour être Noirs ils n’en étaient
pas moins des Hommes ; ils ont vengé
l’espèce Africaine de la réputation
d’invalidité qu’on lui avait établie ; ils
o n t, au tribunal de la raison, protesté
contre cette prétention de supériorité
qu’affectaient sur eux, des maîtres qui
ne les valaient pas, puisqu’ils étaient
sans humanité et qu’ils continuent à
les calomnier.
Nul doute r que le cerveau de cer- tains Ethiopiens, tout comparativement
plus étroit qu’il puisse être, ne
soit aussi capable de concevoir des
idées justes, que celui d’un Autrichien
, par exemple, le Béotien de
l’Europe, et même que celui des quatre
cinquièmes des Français qui passent
pour le peuple le plus intelligent
de l’univers. Dans une seule An-
tille encore, on voit de ces hommes,
réputés inférieurs par l’intellect, donner
plus de preuves de raison qu’il
n en existe dans toute la péninsule
Ibérique et l’Italie ensemble. On en
peut augurer que si lès Africains ,
perveitis sur le sol natal par notre
contact y y semblent devoir demeurer
pour bien des siècles encore
pion ges dans la barbarie, il n’en sera
point ainsi dans les îles lointaines où
1 avarice européenne crut les exiler; le
sol de ces des, arrose des larmes de
leurs déplorables pères, engraissé du
sang expiatoire de leurs oppresseurs,
est maintenant fécondé, et les premiers
germes d idees liberales qui s’y
sont développés ont produit, dès