Les Mélaniens, comme s’ils s’ëtaient
eparpilles de cap en cap , habitent
encore quelques points de Formose,
des Philippines, de la Cochinchine,
de la presqu’île de Malaca, de Bornéo,
de Celehes, de Timor, des Molu-
ques, la plus grande partie de la Nouvelle
Guinée, l’archipel du Saint-Esprit,
la Nouvelle-Calédonie et les îles
Fidji. Dans ces trois derniers groupes,
dans celui de Fidji surtout, ils sont
belliqueux et anthropophages au plus
haut degré. M.deLabillardière rapporte
qu à ce feroce appetitils joignent l’habitude
de manger en assez grande quantité
d une sorte de terre argileuse co-
lorée en vert par le cuivre *. On cite
d autres exemples de géophagie dans
l’Amérique méridionale, mais Ses géo-
* Voyez note g d u § i , y . 5getsuiv. du t. i.
phages de cette partie du monde ne
mangent pas de steatite pure , et mêlent
toujours un peu de graisse à l’argile
qu’ils avalent pour se lester l’estomac.
Hors des îles de Fidji et de la Nouvelle
Calédonie , timides , stupides ,
faineans, les Melaniens, vivent misérablement
-et se contentent de quelques
racines ou de coquillages qui
leur sont prodigués par la mer. Il en
existait dans 1 intérieur de Java* mais
ils paraissent y avoir été dès longtemps
détruits comme au Japon ou
réduits en esclavage. Il n’est pas vrai
qu’il y en ait jamais eu à Madagascar,
comme on 1 a avance quelque part,
d après des autorités suspectes.
On avait jusqu’ici entièrement confondu
les Mélaniens avec les Papous