5£ oO
les esclaves , à l’apparition d’une voile
suspecte, et qu’on jette à la mer, si le
danger d’une visite devient imminent
J ! ! (9). Et l’orateur, qui ne craindrait
pas de déguiser à la tribune de
telles atrocités, aurait-il le droit,
aujourd’hui que tout s’imprime, de se
plaindre si l’histoire, dans ses pages
éternelles , marquait sa place au-dessous
de celle de Carrier de Nantes,
qui, du moins, ne désavoua jamais ses
noyades. (10)
On doit signaler à la haine du genre
humain, ainsi qu’aux malédictions des
siècles, Alonzo Gonzalès, Portugais,
qui le premier, en i 5üi environ, régularisa
les armemens appelés de
traite. Le fort delà Mine, sur la Côte-
d’Or, en Guinée, fut le point de l’Afrique
où s’exerça d’abord ce brigandage
inconnu de l’antiquité, où cependant
l’esclavage était un usage adopté,
soit qu’on l’admît comme conséquence
d’un droit de conquête, soit qu’il fût
l’application de la condition légale à
quelque délit. Les Espagnols avaient,
dès i 5o8 , transporté des Africains à
Saint-Domingue. Ce furent donc les
deux nations catholiques, par excellence,
qui persévèrent encore avec
le plus d’acharnement dans la traite,
qui en ont donné l’exemple !
leurs raisons sont : « Que les Noirs,
n’étant pas chrétiens, ils ne peuvent
prétendre à la liberté d’Hommes ». Le
cardinal Ximénès, ministre de l’empereur
Charles-Quint, Louis X III, roi
de France (11) imitèrent le Portugal,
et conséquemment on vit durant près
de trois cents ans le rebut des na