2 2 8 l ’h om me .
treint à l’influence de la saison du rut,
existait néanmoins pour eux une nouvelle
cause de sociabilité. Les individus
des deux sexes, éprouvant des ardeurs
chaque jour renaissantes, devaient
trouver plus sur de demeurer
constamment unis dans un esprit de
protection mutuelle ^ après s’être recherchés,
que de recommencer chaque
fois des poursuites qui pouvaient,
comme il arrive chez les Aranéides,
n’êfere pas sans péril, puisque l’appétit
de la chair humaine, n’étant pas alors
le moins violent, le mâle et la femelle,
après l’accouplement, eussent bien pu
s’entre-dévorer. Cependant la permanence
des amours, d’où résultait la
monogamie et la longue éducation des
petits, n’eussent encore placé le genre
humain que dans la catégorie de ces
bêtes féroces, dont les amours et les
soins dus aux petits adoucissent momentanément
l’humeur, et tout au plus
au rang de ces Aigles qui, fidèles dans
leurs tendresses conjugales, et passio-
nées pour leur progéniture, tant qu elle
réclame leurs soins, la chassent loin
de l’aire natale aussitôt qu elle peut se
suffire, et que ses besoins accrus donnent
le moindre ombrage au père et
à la mère qui se réservent l’empire du
canton. I
Le genre humain joignant encore à
sa faiblesse instigatrice, à son penchant
vers la fidélité d’où résulta le
premier mariage, ainsi qu’à la nécessité
d’une plus longue éducation, une disposition
naturelle d’organes qui rendait
ses espèces capables de comparer
un plus grand nombre d’objets qu’il n’é