scurs , par le secours desquelles le
Chronologiste parvient à rétablir quelques
dates, mais qui ne sauraient apprendre
au Zoologiste à quelle espèce
d’Hommes durent appartenir ceux qui
les frappèrent.
L’estimation du nombre des individus
dans les diverses espèces du genre
humain , n’est pas, dans l’état actuel
de nos connaissances, une chose plus
décisive en Histoire naturelle que celle
de mots pareils , ou de constructions
analogues qu’on découvrirait dans
leur langage, et l’arithmétique humaine
est pour le moins aussi hypothétique
et vaine que l’arithmétique introduite
dans le règne végétal. Trop de données
nous manquent pour en établir
les élémens. Les auteurs qui emploient
aussi le calcul pour capter l’admiration
des gens incapables d’en vérifier
les sommes, savent bien dans le fond
à quoi s’en tenir sur leur valeur. En
effet, quel cas peut-on raisonnablement
faire de ces dénombremens prétentieusement
imprimés à Paris, de
peuples qui ne sauraient se dénombrer
eux-mêmes, et qui, tels que les Australasiens
entre autres , ne comptent
pas , selon l’illustre R. Brown, au-delà
du nombre des doigts de la main? (i)
Que dans un empire complètement
policé, le gouvernement veuille savoir
combien il peut lever de soldats
et de contributions, les registres de
chaque municipalité lui fournissent
des moyens de répartition fondés sur
la connaissance , encore approximative,
du nombre d’hommes qui dépendent
de ses agens. Mais qui sait ,