tique. Du reste, ils vont nus, avec
un lambeau de quelque étoffe végétale
ou de peau d’animal .fixé sur le
bas du ventre et cordé autour des
reins. Dans les régions même où l’hiver
est le plus rigoureux, à peine songent
ils à se garantir de ses intempéries,
en se couvrant de la dépouille
des bêtes dont ils font une grande O
destruction. Ils aiment mieux, au risque
de mourir de froid, livrer leurs pelleteries
aux marchands européens pour
de l’eau-de-vie , que de s’en revêtir : ce
n’est pas chez eux qu’il faut* chercher
ces coiffures brillantes, ces tuniques
et ces manteaux nuancés de plumages,
dont les peintres ignorans ont coutume
d’affubler les Américains dans
leurs tableaux infidèles. Les Neptu-
niens exotiques des bords de la mer
du Sud employaient seuls au Pérou,
ainsi qu’au Mexique, de tels orne-
mens. Les Colombiques ne connaissent
d’autres moyens de s’embellir
que de se barbouiller de Rocou, et de
se rendre ainsi encore plus rouges
qu’ils ne le sont naturellement. L’arc
et la flèche composent leurs moyens
d’attaque et de défense. Divisés en
hordes conduites par un chef, et régies
par de simples usages, ils n’ont
établi nulle part de domination fixe ;
et l’agriculture leur est non-seulement
étrangère, mais encore odieuse. Sans
imagination, sans énergie, ils ont été
partout facilement trompés et dépossédés.
Avant la fin de ce siècle, il n’en
existera plus probablement que le souvenir
: ils auront disparu de leur terre
natale, comme les Guanches des Gana