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 garnies de  cils;  leurs  tarses  très  élevés.  Elles  ont  un  énorme  
 jabot,  un  ventricule  considérable  entre  le  jabot  et  le  gésier,  
 des  intestins volumineux,  de  longs coecums,  et un  vaste  réceptacle  
 où  l'urine  s'accumule,  comme  dans  une.  vessie  :  aussi  
 sont-elles  les  seuls  oiseaux  qui  urinent.  Leur  verge  est  très  
 grande  et  se montre  souvent  au  dehors,  (j}°  
 On  n'en  connaît  que  deux  espèces,  dont  on  pourrait  faire  deux  genres.  
 VAUTRUCHE  DE  L'ANCIEN  CONTINENT  (Stnithio-Camelus.  Lin.),  
 .  Enl.  457.  '  
 Pl. 6?,  ,.*  
 Ses pieds  n'ont  que  deux  doigts,  dont  l'externe,  plus  court  de  inoitjé  
 que  l'autre,  manque  d'ongle.  Cet oiseau,  célèbre  dès  la  plus  haute;antiquité, 
   et'  très  nombreux  dans  les  déserts  sablonneux  de  l'Arabie  et  de  
 toute  l'Afrique,  atteint  à  six  et  huit  pieds  de  hauteur.  Il  vît  en  grandes  
 troupes,  pond  des  oeufs  de  près  de  trois  livres  de  poids,  que  (dans  les  
 pays  les  plus  chauds), il  se borne  à  exposerdans  le  sable  à  la  chaleur  du  
 soleil,  mais  qu'il  couve  en  deçà  et  au-delà  des  tropiques,  et  qu'il  soigne  
 et  défend  partout  avec  du  courage.  
 L'autruche  vit  d'herbages  et  de  graines,  et  son  goût  est  si  obtus,  
 qu'elle  avale  indifféremment  des  cailloux,  des  morceaux  de  fer  et  de  
 cuivre,  etc.  Lorsqu'on  la  poursuit,  elle  sait lancer  des pierres  en  arrière  
 avec  beaucoup  de  vigueur.  Aucun  animal  ne peut  l'atteindre  i  la  course.  
 VAUTRUCHE  D'AMÉRIQUE,  NANDOU,  CBURI,  èle.  (Slruthio  rea.  Lin. ;3)  - 
 Hammer.  An.  Mus.  XII,  xxxix.  Vieill.  gâter.  234.  
 PL  67.  fig,-?.  
 De  près  de  moitié  plus  petite,  à  plumes  moins  fournies,  d'un  gris  uniforme, 
   se  distingue  surtout  par  ses  pieds  à  trois  doigts,  tous  munis  
 (r)  On  doit  consulter  sur  les  organes  
 génito-urinaires  des oiseaux,  et  en particulier  
 sur  ceux  de  l'Autruche,  le  Mémoire  
 de M. Geoffroy-St-Hilairé. Mém.  du Mus.,  
 tpméXV.  
 (%)  Foyçz  aussi  la  belle  figure  dessinée  
 par  Maréchal  dans  la ménagerie  du  
 Muséum  de  MM.  Lacépcde  et  Cuïier  ,  
 copiée  dans  la  gai.  de  Vieiil.,  pl.*  223.  
 (3) Jînsson  et  Buffôn  lui  ont  appliqué  
 mal-à-propos,  d'après  Barrère,  le nom  de  
 Ttmjou,  ou  plutôt  de  Touiouiou, qui  appartient  
 au  Jabiru.  C'est  le genre Bhea  de  
 Brisson.  Les  Portugais  du  Brésil  fui  ont  
 transféré  le  nom  d'Emeu,  qui  appartient  
 proprement  au  Cassai*.  
 ÈCHASSIERS.  
 .d'ongles.  Son  plumage  est  grisâtre,  plus  brun  sur  le  dos  :  une  ligne  
 noirâtre  descend  le  long  de  la  nuque  du  mâle.  Elle  n'est  pas  moins  
 abondante  dans  le  sud  de  l'Amérique  méridionale  que  l'autruche  en  
 Afrique.  On  n'emploie  ses  plumes  que  pour  faire  des  balais.  Prise  jeune,  
 elle  s'apprivoise  aisément.  On  dit  que  plusieurs  femelles  pondent  dans  le  
 '  même nid,  ou  plutôt  dans  la  même  fosse,  des  oeufs  jaunâtres  qu'un  mâle  
 couvé.  On  ne  la  mange  que  dans  sa  jeunesse.  
 LES  CASOARS  
 ( c a s u a r i u s .  Briss.)  
 Pl. 68,  fig,  a.  
 Ont  les  ailes  encore plus  courtes  que  les  autruches,  totalement  
 inutiles pour  la course;  leurs  pieds ont  trois  doigts,  tous  
 garnis d'ongles;  leurs  plumes  ont  des barbes  si  peu  garnies  de  
 barbules,  que  de loin  elles  ressemblent  à du  poil ou  à des  crins  
 tombans.  
 On  en  connaît  également  deux  espèces,  dont  chacune  pourrait  faire  
 un  genre.  
 Le  CASOAR  A  CASQUE  ou  EMBU  (l)  (S/ruthio-oasuarius.  Lin.),  Enl.  313,  
 et  mieux  Frisck.  105.  t2)  
 Pl. 68 ,  fig.  i.  *  
 A  bec  comprimé  latéralement,  à  tète  surmontée  d'une  proéminence  
 osseuse,  recouverte  de  substance  cornée  ; la peau  de la  tête  et  du haut  du  
 cou  nue)  teinte  en  bleu  céleste  et en  couleur  de  feu,  avec  des  caroncules  
 pendantes,  de  la  nature  de  celles  du  dindon;  l'aile  a  quelques  tiges  
 raides,  sans  barbes,  qui  servent  à  l'oiseau  d'armes  pour  le  combat;  
 l'ongle  du  doigt  interne  est  de  beaucoup  le  plus  fort.  C'est  le  plus  grand  
 des  oiseaux,  après  l'autruche,  dont  il  diffère  assez  par  l'anatomie;  car  
 il  a  les  intestins  courts,  les  coecums  petits;  il  manque  d'estomac  inler- 
 (1)  Cassuivaris,  nom  de  cet  oiseau  en  
 malai.  Selon  Clusius,  cme ou  émeu serait  
 son  nom  particulier  à  Banda.  
 (2) Maréchal en  a aussi donné une excellente  
 figure dans la  ménagerie du Muséum,  
 et M.  Vieillot  l'a  fait  copier  dans  sa  galerie, 
   pl.  225.