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 L'oreille  des  oiseaux  n'a  qu'un  osselet  formé  dune  
 branche  adhérente au tympan,  et  d'une  autre  terminée  
 en  une  platine  qui  appuie  sur  la  fenêtre  ovale ;  leur  
 limaçon  est un  cône peu arqué; mais  leurs  canaux  semicirculaires. 
  sont  grands  et  logés  dans  une  partie  du  
 crâne,  où ils  sont  environnés  de  toutes  parts  de  cavités  
 aériennes  qui  communiquent  avec  la  caisse.  Les  oiseaux  
 de nuit  ont  seuls une  grande  conque extérieure,  qui  ee^  
 pendant ne  fait point  de saillie comme  celle des  quadrupèdes. 
   L'ouverture" de  l'oreille  est  généralement  recouverte  
 de  plumes  à  barbes  plus  effilées que  les  autres.  
 L'organe  de  l'odorat,  caché dans  la base  du  bec,  n'a  
 d'ordinaire  que  des cornets  cartilagineux , au  nombre  de  
 trois,  qui  varient  en  complication;  il  est  très  sensible,  
 quoiqu'il  n'ait  pas  de  sinus  creusés  dans  l'épaisseur  du  
 crâne. La  largeur  des  ouvertures  osseuses  des  narines  
 détermine  la  force  du  bec;  et  les  cartilages,  les  membranes, 
   les  plumes  et  autres  tégumens  qui  rétrécissent  
 ces  ouvertures,  influent sur  la  force de  l'odorat  et  sur  
 l'espèce  de  la  nourriture.  
 La  langue  a peu  de substance  musculaire, fet est  soutenue  
 par  un  os  articulé  sur  l'hyoïde  (') ;  elle  est  peu  
 délicate  dans  la  plupart  des  oiseaux.  
 Les plumes,  ainsi  que  les  pennes,,  qui  n'en  diffèrent  
 («)  Pl. 4,  «g- 
 LES  OISEAUX.  7  
 que  par  la  grandeur,  sont  composées  d'une  tige  creuse  
 à  sa  base  et  de  barbes  qui  en  portent  elles-mêmes  de  
 plus petites;leur  tissu, leur  éclat,  leur force, leur forme  
 générale  varient  à  l'infini.  Le  toucher  doit  être  faible  
 dans  toutes  les'parties  qui  en  sont  garnies;  et,  comme  
 le bec est presque  toujours corné  et peu  sensible,  et  que  
 les doigts sont  revêtus d'écaillés  en  dessus  et d'une  peau  
 calleuse  en dessous,  ce  sens  doit  être  peu  efficace  dans  
 les  oiseaux.  
 Les plumes tombent  deux  fois par  an.  Dans  certaines  
 espèces,  le  plumage  d'hiver  diffère de  celui  d'été  par  les  
 couleurs; dans  le plus  graïid  nombre,  la  femelle  diffère  
 du  mâle  par  des  teintes moins  vives,  et  alors  les  petits  
 des  deux  sexes  ressemblent  à  la  femelle.  Lorsque  les  
 adultes mâles  et  femelles sont  de même  couleur,  les  petits  
 ont  une  livrée  qui  leur  est  propre.  
 Le  cerveau  des  oiseaux  a  les  mêmes» caractères  généraux  
 que  celui  des  autres vertébrés  ovipares ; mais  il  se  
 distingue  par  une  grandeur  proportionnelle  très,  considérable, 
   qui  surpasse même souvent  celle  de  cet  organe  
 dans les mammifères (•). C'est principalement  des  tubercules  
 analogues  aux  cannelés  que  dépend  ce  volume,  et  
 non  pas  des  hémisphères  qui  sont  très  minces  et  sans  
 circonvolutions.  Le  cferyelet  est  assez  grand,  presque  
 (à)  rayez  Vert,  ovipares,  pl.  î  ,  fig.