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n a ire , ou même i] rétrograde. I l n’est donc guères possible de
trouver la moyenne d’un mouvement si singulier , et si Desaussure
a pu y parvenir, c’est apparemment parce que les oscillatoires
des eaux d’Aix avaient des mouvemens moins varies
que les miennes. Leur marche devait être aussi beaucoup plus
lente , car celles que ai j ’observées faisaient en peu de minutes
le chemin que les siennes parcouraient en une heure.
Apparemment que ce grand naturaliste , n’aura pas observé
ses oscillatoires dans des circonstances convenables. Les eaux
où il les avait prises avaient une température habituelle de
trente-trois degrés du thermomètre de Reaumur, tandis que
celles , où il les conservait, étaient beaucoup moins chaudes.
I l se peut aussi que la saison de l’année où il observait ne fut
pas celle où la température est la plus convenable. Pour m o i,
j ’ai constamment remarqué que plus la journée est chaude,plus
l ’oscillatoire étend promptement ses rayons, et qu’en hiver plusieurs
espèces non-seulement ne s’étendent point, mais encore
disparaissent presqu’entièrement.
Je trouve encore moins d’exactitude dans les observations
d’Adanson sur foscillatoire qui fait fobjet de son mémoire , et
qui est une des espèces les plus communes. D ’abord il affirme
généralement qu’elle demeure immobile dans une température
au-dessous de 9. degrés. O r , quoique le mouvement soit réellement
moins marqué, lorsque la température est plus froide, j’ai vu cette
oscillatoire étendre ses filets au miheu de fhiver. Cet auteur ajoute
que le mouvement des filamens qu’il observait se combinait
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de manière que la forme extérieure de foscillatoire restait toujours
la même, parce que les filets s’avançaient tous parallèlement
et avec la même vitesse du même coté. Or , toutes Iss fois
que j’ai placé dans feau un fragment d’oscillatoire il a toujours
donné des productions dans tous les sens , de manière à augmenter
considérablement de surface ; et fon comprend d’avance que
si les oscillatoires croissent de la même manière que tous les
autres corps organisés , il faut bien qu’elles aient un commencement
et une fin dans leurs développemens-
J’ai désiré de m’assurer si le mouvement des oscillatoires
était dirigé dans un sens plutôt que dans un autre ; je les ai
fréquemment placées sous le microscope, pour les observer sous
ce point de vue ; mais j’ai toujours trouvé tant de bizarrerie
dans leur marche ; les directions de leurs mouvemens m’ont
toujours paru si différentes , qu’il m’a semblé que ce mouvement
ne pouvait guères s’expliquer par des agens mécaniques.
Au contraire il a tous les caractères d’un mouvement
spontané. I l est plus vite ou plus len t, non seulement dans des
filets différens , mais encore dans le même; il a lieu à droite ou
à gauche , en avant ou en arrière ; en un m o t , il est aussi
varié que celui des vers rampans , auxquels nous n’hésitons
pas d’accorder le titre d’animaux.
Cependant il est une direction que les oscillatoires paraissent
affecter de préférence , et cette direction est celle
de la lumière. Desaussure avait déjà vu avant moi , que
si fon enveloppait d’un drap noir et épais le poudrier qui con-,
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