
il arrive fréquemment que les graines qui se reproduisent au
printemps, ne rencontrent pas Feau dont elles ont besoin, elles
se conservent dans des lieux bumides, pendant f é t é , et jusqu’en
automne ofi elles commencent à germer; de cette manière, il
n ’y a guères par année qu’un seul développement d’Ectospermes
; et l ’espèce même à laquelle j’ai donné le nom de
Didytne et q u i , vivant dans les eaux pures des fontaines, amait
pu donner deux fois des graines dans l’année , ne fructifie qu’à
la fin du printemps, soit parce que l’été s’oppose à son accroissement
, soit parce que sa durée est réellement plus considér
rable que celle des autres.
L e s mêmes espèces ne se rencontrent pas tontes les années
dans les mêmes beux. Lorsque les Ectospermes ont peuplé un
fossé , et y ont répandu beaucoup de graines, il s’ensuit, par une
conséquence immédiate , que les insectes aquatiques et les
animalcules de tout ordre ,. se multiplient davantage dans ces
lieux qui leur fournissent une plus abondante pâture. Cette cir-
■constance suffisant pour gâter fe au plus rapidement que la conferve
ne peut la purifier, ces végétaux sont bientôt altérés ; et
Ion s’apperçoit en les cueillant.que leurs tubes ont souffert et
sont prêts à se détruire : voilà sans, doute pourquoi l ’on ne rencontre
pas toujours la même espèce-dans les lieux où Ton. avait
.accoutumé de fobserver. C’est la remarque que-j’ai faite fréquenv
-ment dans le cours de ces observations.
, Non - seulement les filets des Ectospermes se détruisent aisément
, s’ils vivent dans une eau impure et non renouvelée
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mais encore ils ne résistent ni à la grande chaleur , ni à un
froid trop intense. Par exemple , il est rare en été d’en rencontrer
ailleurs que dans les eaux pures. Avant cette époque, les
filets se vident presqu’entièrement , et ils ne présentent plus
qu’une apparence blanchâtre et flétrie ; et par rapport à faction
que le froid exerce sur les conferves, il m’a semblé que toutes
celles , q u i, pendant cet hiver , ont été engagées dans la glace,
se sont détruites, ou du moins, n’ont presque rien conservé de
cette vie que je leur avais observée les années précédentes : en
sorte que jamais printemps ne m’a paru plus pauvre en espèces
de ce genre que celui de Fan X.
Mais, si les filets des conferves sont aisément détruits par la
gelée , leurs graines au contraire, semblent résister à finfluencs
des hautes tampératures. J’ai déjà remarqué que les premiers
grains qui avaient germé sous mes y e u x , avaient été exposé.s
a une longue alternative de gelée et de dégel. J ’ai eu occa-sion de
recueillir au commencement de cet hiver, les graines d’une autre
.espece que j avais placées en plein air pour observer leur développement.
O r , non-seulement elles ont résisté , sans se détruire , à
un froid rigoureux qui a été plus d’une fois au - dessous du
1 S.” " degré de Reaumur, et qui a duré plusieurs semaines, mais
encore elles se sont développées avec beaucoup de vigueur', et
-dans le moment où j’écris ( 20.”' ’Ventôse an X ) , elles sont en
pleine germination.
On se ferait une fausse idée de ces corpuscules ovoïtles auxquels
j ai donné le nom de graines, si Ton voulait les comparer
S