
I p.ermes ; mais comme elle n ’était point formée en ■ anneaiix ;
que de plus elle n ’était pas pourvue de ces cils] si constans
■dans toutes les batrachospermes, je fai ôtéç de ce genre
pour la placer dans celui des ulves. Ses grains extrêmement
nombreux sont solitaires et assez considérables ; je les ai vus
grossir , changer de figure , s’allonger et pousser une pointe
par leur extrémité ; je ne doute, donc point qu’ils ne soient
la graine , et c’est pourquoi j’ai placé cette plante dans le
genre que je décris.
Je ne veux point conclure de la reproduction des ulves
d’eau douce à celle des ulves marines. Je n’ai vu qu’une fois
les dernières dans un état de fraîcheur , et cet examen ne
m ’a rien appris sur leur reproduction: ce que je connais de
fulve intestinale , m ’engagerait bien plus à suspendre qu’à précipiter
mon jugement ; les tubes nombreux qui la forment , et
les rejets dont ils se couvrent, semblent indiquer qu’elle se
multiplie plutôt _par la division que par le développement d’une
seule partie, et je suis assez porté à croire qu’il y a dans ce
genre la même variété de reproduction qu’on rencontre dans
les autres.
Les botanistes modernes supposent que les ulves se reproduisent
par des germes ou des corps plus solides , auxquels
ils donnent le nom de gonglks et qui sont répandus dans une
membrane diaphane. Je vois même par les figures que Gmelin
a données de quelques - unes de leurs espèces , qu’il reconnaît
dans leur substance des parties plus solides et plus
serrées
d’autres plus lâches. Ces parties plus solides se séparent sans
doute après l’entier développement, et tandis que les autres
périssent , elles se développent et reproduisent fesj.ièce. Cela
me paraît d’autant moins difficile à concevoir, que cette
génération se rapprocherait alors de celle des ulves d’eau
douce : on supposerait qu’après s’être séparés du reste de la’
p la n te, ces noyaux ou ces germes flottent quelque tems
dans le liquide , ou se précipitent au fond. Là ils rencontrent
des pierres auxquelles ils adhèrent, et sur lesquelles ils se
développent en formant ces expansions foliacées qui sont si
communes dans la mer. Mais ce ne sont là que des conjectures
qui peuvent mettre sur la voie les naturalistes et
les observateurs , et qui ne doivent jamais être confondues
avec les faits.
Je soupçonne encore que la matière verte qui a occupé Ie,s
naturalistes assez long - tems , et sur laquelle Senebier a
donné un grand nombre de savans m ém oires, doit être rangée
parmi les ulves. E n effet, en débarrassant cette production
des substances étrangères qui s’y trouvent fréquemment
mêlées , en ne tenant aucun compte des filets qu’on y observe
et qui appartiennent sans doute à un autre genre de plantes,
on ne voit dans cette matière qu’une membrane transparente
et des grains adhérens. Or , la membrane est le propre des ulves
dont toutes les espèces en sont également pounuies ; et les
grains qui s’y mêlent , ressemblent aux grains de nos ulves,
ou plutôt aux germes des ulves marines. Je ne serais
pas même éloigné d’intaginer que c’çst dans ces grains plutôt
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