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contraire reproduit des grains comme la première, mais ses
semences sont intérieures, et loin de se féconder au milieu de
l’a i r , elles sortent çn se développant de fintérieur d’un tube
étroit qui les contenait par milliers. Vo y ez la Planche des polys-
permes. La cinquième famille, peut-être plus singulière encore
que les précédentes , est formée d’anneaux qui tous séparément
sont une graine, et dans lesquels, comme dans une membrane
transparente, on voit renfermé fembryon q u i, après avoir rompu
sa tunique , sort de tous les côtés. Voyez la Planche des
batrachospermes. Et enfin dans la sixième et dernière des familles
, celle des prolifères ; les conferves, comme de grands végétau
x, se multiplient par des rejets ; et chaque section du tube,
jouit de la propriété de pousser des filamens, lesquels à leur tour
en pousseront encore d’autres , qui multiplieront ainsi la plante
pendant la suite des années et des siècles ; en sorte que dans
un nombre assez borné dç plantes que les botanistes avaient
autrefois réunies en un seul genre , la nature semble présenter
plus de phénomènes sur la génération, qu’elle n’en offre ailleurs
dans des classes très-nombreuses d’êtrçs organisés,
L e nombre des espèces dont je présente la reproduction est
jusqu’à présent de trente -hu it; dix d’entr’elles appartiennent
aux ectospermes, quatorze aux conjuguées, une aux hydrodictyes
, deux aux polyspermes , cinq aux batrachospermes ,
et le reste aux prolifères. J’aurais pu aisément rassembler nn
plus grand nombre d’espèces, principalement dans la seconde
et La sixième famille , et je faurais fait sans doute , si fhiver
et le printemps de cette année an X , n’avaient contrarié mes
projets
projets. La sécheresse de l’un et Textrêmc rigueur de l’autre ,
ont détruit presque toutes les conferves. Je présente donc un
ouvrage moins complet qu’il ne devait être , mais le temps et
l ’observation achèveront ce que j’ai commence.
C’est à dessein que j’ai omis un assez grand nombre d’espèces ;
toutes celles dont l’organisation ne s’apercevait que difficilement
au microscope, et dont je ne pouvais guères espérer de connaître
les semences , ne sont pas décrites dans cet ouvrage.
J’ai cru qu’il fallait d’abord commencer à dégager cette nouvelle
route , des obstacles qui pouvaient s’y trouver. Lorsquon
sera plus avancé dans cette étude , 011 pourra donner une
énumération plus complète. Les premières conferves étudiées
rendront les autres plus faciles. En attendant il m a semblé que
ces plantes imperceptibles que j’ai quelquefois rencontrées sur
le champ de mon microscope , avaient été plutôt faites pour
donner à l’homme une idée de l’infinité des jiroductions de la
nature que pour devenir l’objet particulier de ses etudes , et
qu’on ne pouvait guères espérer de parvenir à leur connaissance
, tant qu’on n’aurait pas des instrumens plus parfaits.
Cependant j’espère qu’il sera facile de reconnaître celles-
que je dé cris, et le travail qu’exigera cette étude sera plus
agréable que pénible ; il suffira d’un microscope pourvu de
six lentilles dont on emploiera seulement la troisième ; on
mettra sur le porte-objet quelques brins de conferve, et après
les avoir éclairés, on reconnaîtra je crois sans p eine, quelle est
l ’espèce que Ton examine. H n’y aura de difficulté que pour
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