
que dans un petit espace, ont déjà rassemblé plusieurs espèces
nouvelles, que ne peut-on pas espérer d’un heureux concours
de plusieurs botanistes observant dans différens lieux. Peut-être
que dans quelques années ce genre sera mieux connu que beaucoup
d’autresi Peut-être les découvertes qu’on y aura faites
encourageront-eUes les botanistes à porter leurs regards sur les
cryptogames dont la fructihcation est encore obscure. Peut-être
ces nouveaux genres seront-ils liés à ceux des conferves , par
un plus ou moins grand nombre de ressemblances. P eu t-ê tre
enfin que riches de tant de découvertes et instruits par tant
de travaux , les botanistes compléteront enfin ce grand ouvrage
de la science botanique , un des plus beaux monumens du
génie observateur de notre siècle.
L e second objet dont il faut s’occuper pour les conferùeg
d’eau douce , c’est d’achever les travaux que j’ai seulement ébauchés
: quoique je né croie pas mes observations entièrement
inutiles , et que je pense au contraire qu’elles pourront contribuer
au bien de la science ; cependant je ne me dissimule pas les
imperfections qu’elles renferment.
Dans un sujet qui a déjà occupé d’autre's rtatufalistes, on voit
bientôt ce qu’ils ont fait et ce qu’ils ont abandonné à leurs
successeurs ; fesprit se concentre mieux sur un petit nombre’
de recherches , il peut aisément écarter l’erreùr et découvrir la
vérité , toutes les fois que celle-ci a été mise â notre portée.
Mais , lorsque de toutes parts, il n’y a qu’obsctirîté ; lorsqùe
toutes les conjectures auxquelles on s’abandonne peuvent être
également fausses, et qu’on se trouve dans Un labyrinthe sans
! >1
aucun fil qui puisse diriger les p as , on ne peut pas raisonnablement
espérer de se préserver de toutes les erreurs , et de connaître
toutes les vérités. C’est là précisément le cas ou je
me suis trouvé , lorsque j’ai entrepris fétude des conferves ; je
n’ai vu dans les ouvrages des naturalistes rien qui pût
m’éclairer,au contraire, leurs opinions n’étaient propres qu’à me
jeter dans de plus grands doutes. Les uns les regardaient comme
des animaux, les autres imaginaient quelles étaient des pkntes.
L e sage et savant Muller lui-même avance dans ses ouvrages
des opinions bizarres sur leur origine , leur ressemblance avec
les tremelles qui pourtant en diffèrent à tant d’égards, augmentait
encore k difficulté ; et c’est pourquoi j’avais vainement
tenté quelques années auparavant ( fan I I I ) de me faire quelque
idée juste de leur organisation.
Les imperfections du travail que je présente au public concernent
également mes six familles. Ouoique je ne puisse douter
que les corpuscules auxquels j ’ai donné le nom de graines
dans k première famille, ne remplissent véritablement cette fonc,
tion , cependant je ne suis pas aussi certain des fonctions auxquelles
est appelée k corne qui les accompagne ; elle est a
k vérité constamment placée dans le voisinage des graines ;
on k voit bien répandre sa poussière dans 1 ectosperme ovoïde
en particulier , cela est incontestable. Cependant j’ai toujours
désiré quelque expérience directe , qui pût me convaincre de
r usage de cette corne ; j’aurais voulu par exemple surprendre
les petites cornes qui accompagnent les graines du grand nombre
des espèces, au moment où elles répandaient leur poussière,
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