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sent ? Pour ce qui regarde la première de ces questions
j’a\ oue que je ne sais ce qu’il est possible d’y répondre. Des
êtres destitués , au moins en apparence , de tout ce que nous
appelons membres et organes , qui paraissent seulement doués
de la faculté de ramper , ou d’osciller sur leurs extrémités, et
dont le mouvement est si lent qu’il ne peut pas toujours être
aperçu au microscope , n’ont pas un grand rapport avec ceux
que nous connaissons. Ils sont placés pour nous dans les derniers
rangs de l’anim alité, et leur faculté de se multiplier par
bouture , les rapproche évidemment des plantes avec lesquelles
ils ont d’ailleurs tant de ressemblances extérieures ; ils parai.s-
sent d’une structure encore plus simple que les polypes. La
nourriture qui leur est propre, et qui peut servir à leur développem
ent, sera long-temps un problème. Comment apercevoir
la proie que peuvent saisir des êtres en apparence aussi inertes
? Comment reconnaître le mécanisme par lequel ils l’introduisent
dans l’intérieur de leur corps ? Ou ils ne vivent que
du liquide qui les entoure , ou il faut qu’il existe un autre monde
d’animalcules plus petits que ceux que nous connaissons et qui
leur servent de nourriture. Les microscopes les plus forts ne
laissent apercevoir autour de 1a tête ou de la queue , aucune
agitation quelconque. Le mouvement oscillatoire servirait - il à
la nutrition, et cette fonction se ferait - elle autrement que par
les extrémités ? Sans doute que ce mouvement angulaire a un
b u t, mais il n’est pas facile de reconnaître son usage. •
Je n’ai pas déterminé le temps qu’emploie fanimalcule
pour parvenir à son développement, H est probable qn’il varie
DES t r é m e l l e s . 183
dans les diverses espèces ; il dépend sans doute de la température
dans laquelle il se trouve. Comme les filets qui forment
foscillatoire se meuvent dans la saison chaude et deviennent
immobiles pendant le froid , on peut raisonnablement supposer
qu’il en est de même de leur accroissement. Cependant,
comme une conjecture n’est pas une preuve , on pourrait isoler
une oscillatoire, et la suivre depuis le moment de sa naissance
, s’il était facile de reconnaître et de saisir à volonté un
filet imperceptible nageant dans un liquide.
La durée de foscillatoire n’est pas mieux connue que le temps
de son accroissement. Mais nous avons de plus grandes lumières
sur les agens qui la détruisent. Le premier de tous, c’est
fabsence d’une quantité suffisante de chaleur. 11 est certain que
la chaleur les favorise autant que le froid leur est contraire ;
mais nous ne connaissons pas le degré du thermomètre où
elles cessent de vivre. Cependant fopinion d’Adanson qui
fait périr ces animalcules au 9 degré sur o , doit
être reformée ou appliquée exclusivement à certaines espèces.
On trouve des oscillatoires dans fhiver comme dans les autres
saisons, et si elles périssaient au degré que cet auteur leur
assigne , comment supporteraient - elles la température de nos
hivers ? Il faut supposer que dans la rigueur de la saison, elles
sont protégées par l’eau dans laquelle elles v ivent, ou par le
feutre dont j’ai parlé , et qui est; pour elles comme une habitation
dans laquelle elles se retirent.
La seconde cause qui détruit les ^oscillatoires, c’est la priva^
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