
'M
Rirl
HT
qu’on ne finisse par les reconnaître. Il faudrait pour cela ouvrir
un bourrelet, lorsqu’il est prêt à pousser, ou lorsqu’il pousse,
et examiner attentivem ent s’il n’y a point de graines à l’intérieur
, qu’on puisse en détacher. C’est ainsi que j’ai procédé
pour découvrir les graines attachées à la base des filets des
jeunes polyspermes. On aurait obtenu tout ce qu’on peut desirer
sur cet objet , si l’on réussissait à dégager des filets dont l’extrémité
serait encore chargée de sa graine. Malheureusement
ces végétaux sont si petits, qu’il paraît difficile de tenter sur
eux de pareilles expériences. Peut - être le hasard offrira-t-il un
jour des espèces plus grandes. P eu t-être les rivages de la mer
en contiennent-ils qui ont toutes les conditions demandées.
Quoi qu’il eu soit, une question de cette nature ne saurait être
oiseuse , et quand elle sera résolue, elle éclaircira la question
de la dispersion des germes dans les grands végétaux.
Mais s’il est facile de ramener 1a reproduction qui nous occupe
, à quelques unes de celles dont nous avons précédemment
parlé , il ne l’est pas également de ramener ce genre de conferve
au système de Linné, Comment aperçevoir ici ces organes
sexuels des autres végétaux; où sont les étamines , où sont
les pistils ? Y-a-t-il une fécondation ? S’il y en a u n e, comment
s’opère-t-elle ? Sans doute qu’il n’est pas facile de répondre à
chacune de ces questions; cependant, pour ce qui regarde la
fécondation, qui est ici le point essentiel, il n’est pas impossible
de concevoir que ces germes intérieurs ne puissent être
et ne soient réellement fécondés. Cette opération réduite à ses
plus simples termes , ne suppose pas nécessairement des étamines
, des pistils , ni toute cette admirable ccnstruction que
l’on remarque dans les autres plantes; il suffit uniquement de
concevoir un germe qui contienne en petit la plante, et uñe poussière
qui le féconde, o u , ce qui est la même chose, qui détermine
son accroissement. Or noos avons ici tout ce qui peut
être nécessaire à cette singulière opération. C ar, quo ique nous
n’ayons pas vu les germ es, il n’est pas difficile de les supposer ;
et par rapport à la matière fécondante, nous avons dit que les
bourrelets lorsqu’ils avaient pris leur accroissement, étaient
constamment enveloppés d’une atmosphère de poussière, et que
cette matière était si abondante , qu’elle dérobait entièrement
aux yeux , les premiers développemens des jeunes conferves ;
ainsi donc sans prétendre que la nature ne puisse pas développer
les êtres organisés à moins qu’elle ne les ait fécondés, j’affirme
que les prolifères ne sauraient être une objection solide à une loi
si constante,puisque l’on peut voir dans ce genre comme dans
les autres, des germes et de la poussière , et qu’on trouve dans
plusieurs de ces espèces , ces grains brillans que nous avons
souvent considérés comme pouvant faire et faisant les fonctions
des étamines dans les grands végétaux
J ’ai dit plus haut que j’avais apporté moins d’attention aux
espèces de ce genre , qu’à celles des précédentes , et voici pourquoi.
1 Ces espèces ne se sont présentées à moi que plus tard
et dans un temps où j’avais presque achevé mon travail.
2.“ Comme j’avais sans cesse cherché sur les prolifères des fécondations
semblables à celles des autres conferves , j’ai négligé
pendant long-temps , de les considérer sous le point de vue qui