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tenait ces êtres singuliers , en faisant à ce drap des ouvertures
par lesquelles la lumière pût parvenir jusque dans fintérieur
du vase, les oscillatoires qui y étaient répandues venaient se
réunir , à l’endroit du verre qui était découvert. Or cette observation
que j’ai répétée plusieurs fois et avec les mêmes attentions
a eu un succès si complet qu’après quelques heures, les
filets avaient entièrement disparu de l ’intérieur du vase , pour
se réunir en très-grand nombre vers les points éclairés.
Or , quoique les plantes affectent aussi de se diriger vers
la lumière , et qu’il soit peut-être possible d’expliquer mécaniquement
leurs divers mouvemens, cependant il est facile de
comprendre que si les oscillatoires partagent cette propriété
avec les végétaux , elles peuvent bien malgré cela être des
animaux. Rien n’empêche en effet qu’un être ne recherche,
par choix et par instinct , la lumière dont il a besoin pour
vivre et se développer, et puisque les oscillatoires se meuvent
à la lumière comme à l’obscurité, au milieu du jour comme à
la fin , et en général,, dans tous les momens de leur existence,
dans tous les sens et dans tontes les directions , il est aisé
d’en conclure qu’elles ont une volcinté.
On arrive à la même conséquence par une considération
attentive de tontes les parties qui les composent. J’avais d’abord
cru que leur tube cylindrique était similaire dans toute son
étendue, qu’il conservait par-tout le même diamètre , en sorte
qu’à l’exception des anneaux qui le formaient, il n’y avait
aucune distinction de parties , mais je rencontrai bientôt une
oscillatoire dont une des extrémités était effilée et crochue.
V o y e z Pl. ly .“ ' Fig- A'"' b. Je commençai alors à revenir
de fidée que je m’étais formée. Et enfin je fus entièrement
désabusé, lorsque j’eus trouvé une nouvelle oscillatoire à laquelle
j’ai donné le nom de majeure , à cause de son diamètre ,
qui est à peu près décuple de celui des espèces ordinaires , et
dans laquelle je vis distinctement une tête et je crois même
une queue. V o y ez Pl. ly.®' Fig. a.“ ' a , a.
Cette tête était effilée et occupait environ la 20.“ = partie du
tube : ses anneaux au nombre de quatre ou cinq étaient beaucoup
plus longs que ceux du corps ; l’animal avait la propriété
de les allonger ou de les retirer , en sorte que sa tête se terminait
tantôt en aiguille , tantôt au contraire en pointe obtuse ;
rarement elle se trouvait sur la même droite que le reste du
corps ; plus souvent elle était fléchie , tantôt dans un sens,
tantôt dans un autre. I/èxtrémité opposée du tube que l’on
pouvait appeler la queue , n’était pas non plus terminée en
pointe mousse , au contraire elle semblait pourvue à droite et
à gauche de deux appendices plus ou moins étendus , et par
conséquent plus ou moins sensibles.
Tous les individus de l ’espèce n ’étaient pas poiHVUS de tête et
de queue , ceux qui n’étaient pas avec leurs dimensions naturelles
, mais qui paraissaient avoir été rompus, avaient leurs extrémités
plus ou moins tronquées ; et j’ai également remarqué avec
étonnement que c e u x , qui avaient péri par l’effet du dessèchement
, ne laissaient plus voir de tête. V o y e z Fig. 2.'"' s , s.